Les graves propos du Procureur du Tribunal de Première Instance de Dixinn, Sidy Souleymane Diaye, transcrits par Tob Baldé et diffusés ce mardi 5 octobre 2021 dans l’émission des Grandes Gueules de la radio Espace FM, lève totalement l’équivoque, plutôt le doute sur « l’instrumentalisation de la justice » dénoncée par le Colonel Mamadi Doumbouya ; lors de sa déclaration de prise du pouvoir le 5 octobre 2021. Ils confirment la manipulation des juges par Alpha Condé et les dignitaires de son régime.

Une justice aux ordres d’un despote, d’un tyran qui se préoccupait uniquement de son éternisation au pouvoir à la tête d’un pays en lambeaux, dont il avait déchiré le tissu social. Par sa haine du Guinéen, les tueries des jeunes manifestants et la gabegie à outrance des ressources du pays.

Se maintenir au pouvoir vaille que vaille, quitte à maintenir ses opposants en prison, les tuer comme Roger Bamba par l’entremise d’un procureur corrompu et prêt à tout comme Sidy Souleymane N’diaye et des magistrats tout aussi manipulés et instrumentalisés comme ceux du tribunal de première instance de Mafanco.

C’est grâce à la même instrumentalisation de la justice que le jeune leader du FNDC, Foniké Mangué, farouche opposant à son troisième mandat, a été condamné à 3 ans et gardé en prison jusqu’à sa chute le 5 septembre dernier.

Tout a été fait par ces honteux magistrats pour que les vœux du pouvoir à vie d’Alpha Condé soient réalisés.

Difficile de dresser ici la longue liste des victimes de ce procureur aux ordres, rien que pour assouvir l’inextinguible soif du pouvoir d’un vieux président grabataire.

Logiquement, le juge Sidy Souleymane Diaye doit être sanctionné par ses pairs comme ce fut le cas d’un avocat suspendu par l’Ordre des avocats. Ce, en attendant la réaction du CNRD et du Colonel Mamadi Doumbouya.

Je vous laisse plutôt lire les propos de Sidy Souleymane Diaye, ce procureur qui était entièrement au service de la dictature d’Alpha Condé.

«Moi, je suis quelqu’un de direct. J’ai reçu des instructions. Je le fait souvent avec tous les juges quand je reçois des instructions, je viens leur dire. Souffrez que je vous en parle comme ça. C’est mieux. Ça va être plus facile à gérer pour vous. On m’a dit : faites en sorte qu’il reste jusqu’après les élections. Je vais vous parler franchement. On n’a jamais géré un dossier. C’est la première fois et c’est mon habitude. Quand je reçois des instructions, je viens vers le juge, je dis aidez-nous », a avoué Sidy Souleymane N’Diaye avant d’expliquer au juge Alphonse Charles comment le dossier Foniké a été monté : « Ce dossier, quand on l’avait déféré, il n’y avait rien, mais rien. Je vous parle franchement et parce que je vous fais confiance aussi, je sais que vous n’en parlerez pas. Il n’y avait rien dans ce dossier. Deux à trois feuilles, enquêtes préliminaires, il n’y avait rien. J’ai fait jouer mon expérience et quelque chose m’a dit qu’il y a une infraction qu’on appelle divulgation de fausses informations. J’ai dit, les propos qu’il a tenus à la radio, comme il ne peut pas apporter leur preuve, je le poursuis. On appelle ça les infractions de replis. Les infractions de replis, c’est quand le parquet est embarrassé et qu’on a dit au parquet, il faut poursuivre coûte que coûte. J’ai appelé Fabou (Le directeur central de la police judiciaire), j’ai crié sur lui. J’ai dit qu’il n’y a rien dans ce dossier. N’eût été mon expérience, je devais classer ce dossier (…). Le parquet est une autre vie du magistrat, une autre vie professionnelle. Donc, j’ai trouvé ça. Au moment où on instruisait ce dossier, on m’a envoyé des documents tirés sur la page Facebook, lui, il ne savait pas. Monsieur le juge, je vous parle de tout ça, je vous fais confiance. Quand on m’a envoyé cela, j’ai bondit sur l’occasion. Je l’ai poursuivi pour menaces. Donc, ça m’a fait deux procédures. C’est ce qui s’est passé. Je sais qu’il n’y a rien dans le dossier, mais requalifiez ça et aidez-nous dans ce dossier. C’est (Foniké Mangué) le plus grand mobilisateur du FNDC. S’il sort, il va embarrasser le vieux (Alpha Condé) aux élections. Je préfère te dire la vérité, il va embarrasser le vieux. Son activisme dépasse ceux de Koundouno et Sanoh. Ce dossier est difficile, mais il faut que je te parle comme ça. Au jugement, je vais demander deux ans d’emprisonnement pour montrer que nous ne sommes pas sur la même longueur d’onde et pour préserver ton image. Tu l’emprisonnes pour avril, mai, juin, juillet, août, septembre, octobre, novembre, décembre, ça trouvera que l’élection et l’investiture du président sont terminées. »