Le 24 novembre, à l’hôpital de l’Amitié Sino-guinéenne à Kipé, commune Ratoma, acteurs de la Société civile, autorités, amis et alliés ont rendu un dernier hommage à la jeune femme, M’Mah Sylla, victime de viol par des médecins au quartier ENTAG. Tristesse, consternation et révolte se lisaient sur les visages. Habillés en T-shirts rouge à l’effigie de M’Mah Sylla, tout le monde réclamait justice et scandait plus jamais ça en Guinée.  

Moussa Yéro Bah, présidente de l’ONG Femme, développement et droits humains est soulagée que les autorités aient demandé que la procédure judiciaire en cours soit « accélérée ». «Notre fierté est que ces criminels puissent répondre de leur acte. Nous nous battons pour que celui qui est en cabale soit arrêté, jugé et condamné à la hauteur de leur forfaiture. Difficile pour moi de parler de M’Mah Sylla. J’aurais aimé être à l’aéroport avec d’autres activistes, pour l’accueillir sur ses deux pieds, malheureusement, elle est revenue dans un cercueil, malgré tous les efforts de l’équipe médicale de l’hôpital Ignace Deen, malgré les efforts du Président de la République pour la sauver. On n’a pas pu la sauver, mais nous continuerons le combat pour que d’autres personnes puissent s’inspirer de M’Mah Sylla».

Moussa Yéro a indiqué que la jeune dame était une femme forte et espérait revenir saine et sauve. Elle avait même remercié les autorités et salué toute cette mobilisation autour d’elle. Malheureusement, elle n’a pas pu s’en sortir. «Je prierai tout le monde d’accepter de parler aux enfants, d’être le confident de son enfant. Parler aux enfants pour que, si un malheur leur arrive dehors, qu’ils viennent  se confier à vous, qu’ils ne se cachent pas de vous. Si les enfants se cachent de vous, ils se confieront à d’autres personnes qui ne sont pas forcément de bonne moralité. Confions nous à nos enfants, faisons  de nos enfants nos amis pour qu’ils se confient à nous», a conseillé la présidente de l’ONG Femme, développement et droits humains.

Pour Djenab Diallo, présidente de l’ONG Mon Enfant, Ma vie, les victimes de violences existent depuis très longtemps. «Ce n’est pas aujourd’hui que des M’Mah Sylla existent. Il faut que cela s’arrête maintenant. Ce n’est pas aujourd’hui qu’on a commencé à dénoncer les violences, que ce soit au niveau médical, des violeurs, on en parle, on crie, on pleure, mais j’ai l’impression qu’on nous entend, mais on ne nous comprend pas. Si on nous écoutait, peut-être que cette jeune fille, M’Mah Sylla, pleine de vivacité, n’allait pas être victime».

Madame Nanette Conté, la Ministre des Affaires sociales et de la Promotion féminine, a une fois encore présenté les condoléances à la famille. Elle a réitéré l’engagement du gouvernement à rendre justice. M’Mah Sylla a été inhumée au cimetière du quartier Entag, à 14h.

Ibn Adama