Depuis mardi 30 novembre, une grande partie du quartier Kountia CBA baigne dans le noir. Le courant de l’Electricité de Guinée (EDG) a cédé la place à l’obscurité, aux moustiques et à la chaleur. Et comme un malheur ne vient jamais seul, une crise d’eau pointe à l’horizon. Les Conakrykas dépendent des forages, et pas d’électricité, pas d’eau.
Ce jeudi 2 décembre, plusieurs familles dont le stock d’eau est épuisé étaient contraintes de s’approvisionner dans les puits traditionnels. Le temps que la Société des Eaux de Guinée (SEG), qui dessert entre deux à trois fois par semaine, ouvre les vannes. « Mon stock d’eau est épuisé et il n’y a pas d’eau au robinet. Je suis obligé d’aller m’approvisionner au puits en attendant. D’habitude on puise l’eau chez le voisin qui a un forage. Avec la panne de courant, sa réserve est finie. Lui-même, sa famille se cherche comme tout le monde », a expliqué une habitante.
Selon le chef agence EDG Kountia contacté par la rédaction, le problème risque de perdurer. « Nous avons un problème de surcharge au niveau du transformateur. Il faut faire une injection, installer un autre transformateur pour décharger celui qui est là. Les équipes sont sur le terrain mais tout ne finira pas aujourd’hui ». A la question de savoir le nombre de branchements sur le transformateur, le chef d’agence affirme « qu’il n’y a pas eu de recensement permettant de connaître le nombre de ménages alimentés par le transformateur ».
Toujours est-il que dans le quartier, l’angoisse des parents et la colère des jeunes sont perceptibles. Le 30 novembre déjà, une équipe d’EDG partie inspecter le transformateur avait été prise en otage par les jeunes. Selon des témoins, il a fallu l’intervention des forces de l’ordre pour la libérer vers minuit. « Vous savez, il y a des mauvais précédents dans ce quartier. Habituellement, quand il y a un problème de transformateur ici, EDG met trop de temps avant de le régler. C’est pourquoi les jeunes ont bloqué leur véhicule, demandant que le courant soit rétabli avant que les techniciens rentrent », justifie une habitante de Kountia CBA.
Th Hassane Diallo