Le 20 janvier 2022, à l’occasion de la quinzième commémoration des évènements de janvier et février 2007, la CGCPI, Coalition guinéenne pour la Cour pénale internationale, a dans une déclaration, réclamé justice pour les victimes. Mais aussi une indemnisation « provisoire » pour elles. C’était à la Maison de la presse de Cona-cris.
Les défenseurs des droits humains exhortent les nouvelles autorités d’accorder à la justice les ressources nécessaires afin d’examiner les cas « graves » de violations des droits de l’homme pendants devant les juridictions du pays.
En janvier et février 2007, des milliers de Guinéens descendaient dans les rues du pays, protestant contre le régime de l’ancien Président Lansana Conté, dans le cadre d’une grève générale déclenchée le 10 janvier par les centrales syndicales CNTG-USTG. « Dans la capitale Conakry, le 22 janvier 2022, une marée humaine déferla dans les rues de Conakry pour exiger un changement de gouvernance politique et économique après 23 ans de dictature, de corruption, de népotisme, d’impunité et de pauvreté. Les crimes étaient odieux, la répression était à son comble et la brutalité était inouïe sur des simples citoyens qui n’étaient munis que de pancartes et des banderoles dont le seul rêve était de vivre décemment », se désole les activistes.
La CGCPI estime à 186 personnes le nombre de morts, 1 188 blessés graves, 940 arrestations et de détentions arbitraires « suivies de tortures, de traitements cruels, inhumains et dégradants ». On dénombre aussi 28 cas de viols et d’une destruction importante des édifices publics et privés.
En mai 2012, 50 victimes ont déposé une plainte avec constitution de partie civile au tribunal de première instance de Dixinn. Par la suite, un juge d’instruction a été désigné. Mais, depuis le bouclage des premières auditions de 28 victimes, il y a plus de 9 ans, le dossier traîne, car les personnes « dénoncées par les victimes n’ont pas été inculpées. »
La CGCPI invite les procureurs généraux, les procureurs de la République près les cours et tribunaux à continuer les poursuites déjà engagées et à déclencher des actions au sujet des crimes qui n’ont pas fait l’objet d’enquête. Les activistes estiment que les victimes de 2007, les victimes du 28 septembre 2009 au Stade éponyme, ainsi que les victimes du Camp Boiro de juillet 1985 et celles de Wanindara en 2018 méritent d’être soutenus et accompagnés sur le plan judiciaire, social et médical.
La CGCPI réitère son engagement à combattre toutes les formes de violations des droits humains dans notre pays de 1958 à nos jours, car « l’impunité encourage le crime. »
Me Hamidou Barry, le prési du bureau exécutif de la CGCPI, fonde son espoir sur les autorités de la Transition. Pour lui, plusieurs axes rassurants ont été posés, mais il reste beaucoup à faire. Il invite la justice guinée-haine à hâter les pas, à aller au fond du dossier afin d’inculper des présumés auteurs des crimes.
El Hadj Mamadou Malal Diallo, le secrétaire gênant de la CGCPI, invite le gouvernement de la Transition à rétablir toutes les victimes des droits de l’homme dans leurs droits dans les meilleurs délais.
Yaya Doumbouya