La session 2022 du Comité de pilotage du Panafic (Projet d’appui à l’Anafic) et du PAGL (Projet d’appui à la gouvernance local) s’est tenue le 29 mars, en présence de 16 sur 27 membres statutaires attendus. Au menu, le bilan de 2021 et les activités projetées de l’année en cours des deux projets financés à environ 50 millions de dollars sur quatre, ans au bénéfice des collectivités décentralisées.

Même si 2021 fut une année difficile, doublement marquée par le Covid et le changement de régime survenu à la suite du putsch du 5 septembre, la chaîne de financement du développement à la base n’a pas été rompue. Lancés en 2020 pour une durée de quatre ans, le Panafic ou le Projet d’appui à l’Anafic (Agence nationale de financement des collectivités) et le PAGL (Projet d’appui à la gouvernance local) suivent leur petit bonhomme de chemin. Le premier est financé par l’AFD à hauteur de dix millions d’euros et le second, par la Banque mondiale, pour 40 millions de dollars. 

« L’appui des partenaires doit parvenir aux Guinéens à la base qui sont dans un besoin crucial qu’aucun événement ne doit interrompre. J’attends que ce Comité de pilotage puisse faire un point exhaustif de tout ce qui s’est passé dans le cadre du Panafic et du PAGL en 2021 pour pouvoir tirer les leçons et se projeter afin que 2022 connaissent des résultats meilleurs », a expliqué Moussa Doumbouya, représentant de l’AFD à l’ouverture, mardi 29 mars, de la session 2022 du Comité de pilotage du Panafic et du PAGL, qui a eu lieu au siège de l’Anafic, à Ratoma.

A l’issue de cette réunion à laquelle ont participé sept directeurs nationaux, quatre maires, des représentants des bailleurs de fonds et de la société civile, des objectifs ont été définis dans le Plan de travail des activités budgétisées (PTBA) pour l’année en cours. Pour 2022, les activités de l’Anafic porteront sur trois grands axes : le financement du programme annuel d’investissements des collectivités, leur accompagnement en termes de formation et d’équipements, la gestion et le suivi-évaluation des activités.  

« Nous sommes conscients des défis importants qui nous attendent dans le cadre de la mise en œuvre de la politique du gouvernement en matière de décentralisation et du développement local, pour la satisfaction des attentes légitimes de nos populations à la base et pour l’amélioration de leurs conditions d’accès aux infrastructures socioéconomique de base », a déclaré le nouveau directeur général de l’Anafic, Sékou Mawa Touré, après un hommage à son prédécesseur Alhassane Aminata Touré, décédé le 19 janvier. 

Qualifier la maîtrise d’ouvrage des projets

Dans un décret du 30 décembre 2021, les autorités de transition ont initié des réformes tendant à fédérer tous les financements des collectivités au niveau de l’Anafic. « Jusque-là, nous gérions le Fonds national de développement local, FNDL. S’y ajoutent désormais le Fonds de développement économique local, Fodel et le Fonds de développement des communes de Conakry, Fodeccon. L’enjeu est très grand et est proportionnel aux attentes des collectivités », remarque Sékou Mawa Touré.  

Moustapha Kobélé Keita, secrétaire général du ministère de l’Administration du territoire et président du Comité de pilotage du Projet d’appui à l’Anafic (Panafic), de renchérir : « Ce changement consacre ainsi la politique de décentralisation comme une option stratégique pour l’atteinte des objectifs de refondation de l’Etat prônés par le CNRD. L’Anafic, dans sa nouvelle configuration, est désormais l’unique outil gouvernemental pour asseoir une meilleure mobilisation des ressources internes et externes, améliorer l’efficacité des opérations de transfert de fonds aux collectivités locales et rendre plus performant le processus de renforcement des capacités de celles-ci, afin de qualifier la maîtrise d’ouvrage du développement local décentralisé et participatif ». Une manière de centraliser le financement du développement décentralisé.

Diawo Labboyah Barry