Jeudi 7 avril, l’ambassadeur des États-Unis en République de Guinée, S.E Troy Damian Fitrell, accompagné de son staff s’est présenté à la Maison centrale de Coronthie pour rendre visite à un célèbre prisonnier américain nommé Ibrahima Kassory Fofana. Il en a été empêché. Fort d’une note verbale qu’il avait préalablement adressée au ministère guinéen des Affaires étrangères, le diplomate américain s’est heurté à la réticence des autorités guinéennes qui semblent avoir plus d’un grief contre l’ancien Premier ministre d’Alpha Condé. A qui on reproche en tant que citoyen guinéen, «de détournements de deniers publics, complicité, corruption, enrichissement illicite.» Excusez du peu !
Selon certaines informations, le diplomate américain a eu tout le mal à quitter les lieux sans avoir vu M. Fofana. On ne sait pas si ce genre d’incident peut mener à une brouille diplomatique significative entre les deux pays du Premier ministre déchu d’Alpha Condé.
L’histoire récente des relations bilatérales guinéo-américaines est plutôt avare d’exemples en la matière. Des binationaux ont bien eu mailles à partir avec les lois respectives des deux États mais jusque-là, c’est le silence qui a prévalu. Mahmoud Thiam, de nationalité américaine, ancien ministre guinéen des Mines également sous Alpha, purge actuellement sa peine de prison pour corruption en tant que citoyen des Etats-Unis, même en service à l’étranger. A ce que l’on sache, il n’y a pas eu de brouille entre la Guinée et les États-Unis. Peut-être faute de visite de courtoisie, côté guinéen. Mohamed Touré, le fils de son père, est incarcéré avec son épouse à Dallas pour avoir violé la loi américaine sur l’abolition de l’esclavage. La Guinée n’en a pas fait un problème insoluble.
Activement recherchée par la justice guinéenne pour délit d’injures à l’endroit de la famille du chef de file de l’opposition, Fatou Gnelloy s’est évaporée dans la nature pour se retrouver à l’air libre aux Etats-Unis, en dépit de la vigilance de notre police de l’air et des frontières. Personne n’a pipé mot. Il ne sera pas surprenant que dans l’affaire Don-Cash aussi, les raisons diplomatiques prennent l’ascendance sur les bruits assourdissants de détournement de fonds qui jalonnent l’histoire de la Guinée.
Lansana Bangoura