Le leader du FNDC (Front national pour la défense de la Constitution), Oumar Sylla alias Foniké Mengué, a été arrêté le 30 juillet, à 1 heure 45, à son domicile à Cona-cris, par les corps armés. L’interpellation intervient au lendemain d’une manif éclatée à l’appel du Front pour exiger de la junte le retour rapide à l’ordre constitutionnel. Le bilan provisoire établi par le FNDC est de 5 morts, une centaine d’arrestations.
Sékou Koundouno, responsable des stratégies et de la planification du FNDC, a indiqué à FIM FM le 30 juillet, que ce sont quatre unités mixtes qui ont procédé au «kidnapping» de Foniké Mengué : une unité du BATA (Bataillon autonome des troupes aéroportées), une unité de la gendarmerie nationale, une unité de la BRB (Brigade de la répression contre le grand banditisme) et une unité de la BRI (Brigade de recherche et d’intervention). Selon Sékou Koundouno, c’est une vingtaine de pick-up qui ont encerclé à trois niveaux le domicile du coordinateur du FNDC et «ont ouvert le feu dans sa cour. C’est comme si on cherchait un terroriste. Ils ont défoncé la porte et l’ont cueilli du lit. Menotté, enfoncé dans un pick-up, destination camp de Kalia, base des Forces spéciales.»
Le responsable des stratégies et de la planification du Front explique que le 29 juillet, une réunion «s’est tenue au Parquet général de Conakry, dirigée par Charles Wright», ministre de la justice, garde des Sceaux. Celui-ci aurait donné des instructions aux parquets d’instance d’ouvrir, «sans délai», des poursuites judiciaires contre les membres du FNDC. «Au cours de cette réunion, il a été décidé que la forme soit mise à travers la saisine par les parquets d’instance de brigades de recherche et que des convocations régulières soient faites dans ce sens, qu’il nous soit notifié les charges et les raisons pour lesquelles nous sommes conviées au niveau de ces brigades de recherche», ajoute Koundouno.
Sékou Koundouno affirme qu’au «même moment, au Palais Mohamed V, Mamadi Doumbouya, entouré de membres du CNRD, a présidé une réunion de sécurité publique. Il a été décidé de mater systématiquement la contestation, afin de ne pas permettre que le FNDC puisse prendre le dessus sur eux en termes de représentativité à l’échelle nationale et internationale. Dans cet ordre d’idées, il a été demandé au colonel Balla Samoura de conduire toutes les opérations d’interpellation des membres du FNDC ».
Il appelle les Guinéens à rester mobilisés, afin de se faire entendre.
Yaya Doumbouya