Diariatou Diallo, mariée, vit avec son mari et ses enfants (un garçon de 12 ans et une fille de 4 ans) à Yembéring, dans la préfecture de Mali, en Moyenne-Guinée. Pour son troisième geste, elle a donné naissance à des triplés, toutes des filles. Cette mère qui pensait ne plus avoir d’enfants revient sur l’aventure de cette ultime grossesse qu’elle a qualifiée de «très difficile».
« Depuis ma dernière grossesse il y a 4 ans, je pensais ne plus avoir d’enfants. J’ai suivi beaucoup de traitements à l’hôpital et à la médecine traditionnelle. A la fin de chaque moi, je m’attendais à un résultat et je voyais le contraire. Quand j’ai su que je suis enceinte, je suis allé immédiatement à Mali-centre, pour trouver un gynécologue, qui m’a confirmé que j’étais effectivement enceinte de deux semaines. Depuis, je revenais régulièrement pour suivre l’évolution de ma grossesse. Après avoir fait la première échographie, il m’a dit que je portais des jumeaux et la deuxième fois, il m’a dit que j’attends des triplés (…) ».
Dans son récit, Diariatou Diallo reconnaît avoir eu la trouille et s’est posée plusieurs fois la question de savoir comment pourra-t-elle accoucher des trois bébés, mais aussi et surtout comment les élever alors que sa famille vit dans la précarité. « Depuis que je suis tombée enceinte mon mari ne travaille pas, je n’avais aucune activité génératrice de revenu et difficilement on gagne de quoi manger. Du jour au lendemain, l’accouchement approchait. A neuf mois, je suis repartie faire l’échographie qui a confirmé que j’attends des triplés. Le médecin m’a dit d’aller me préparer et revenir pour l’accouchement, que je ne devais pas rester jusqu’à terme, afin de savoir si je pourrais les accoucher par le bas, à défaut, programmer une césarienne. Et quand, c’est une césarienne, il fallait le faire avant-terme. Vu notre situation financière, je suis rentrée. Le lendemain, je partais aux toilettes, j’ai ressenti des douleurs, j’ai directement informé ma belle-mère, qui est matrone, elle m’a dit de m’isoler quelque part, parce que les bébés allaient bientôt naitre. Le premier est venu entre-temps, elle s’est précitée pour appeler la sage-femme de notre poste de santé de Yembéring. Avant même son retour, le deuxième bébé était déjà là aussi. C’est là que la matrone et l’infirmière m’ont assistée, et le troisième bébé est né ».
Appels aux bonnes volontés
Bien que la naissance d’un bébé suscite une immense joie et soit qualifiée de bénédiction dans une famille, la naissance de ces triplés a plutôt suscité une inquiétude et une préoccupation chez leurs parents. Sauf que ce n’est pas le seul problème qui entache l’arrivée au monde de ces bébés. Elles seraient nées prématurément, ce qui pose un autre problème. Pis, la maman n’est pas sortie d’affaire, selon son témoignage. Depuis l’accouchement, elle se plaint des douleurs au ventre suivies des céphalées. C’est pourquoi, elle lance un appel à l’endroit des bonnes volontés. «J’ai maintenant cinq enfants à nourrir. Mon seul souhait est qu’on m’aide à prendre soin de mes enfants. Mon mari ne travaille pas, moi non plus. Quelle que soit la nature de la contribution, cela nous soulagera ».
Mamadou Mouctar Diallo, ferrailleur de profession, est le père des triplés. Après avoir remercié Dieu qui leur a offert ces triplés, il tend à son tour la main et implorer le soutien des nouvelles autorités, pour la survie de ces triplés. «Dieu m’a donné ces enfants, mais je vous assure que je n’ai aucun moyen de les élever. J’ai perdu mon travail depuis que ma femme est tombée enceinte», témoigne Monsieur Diallo.
Faute de moyens, les triplés et leur mère ne se sont toujours pas rendus à l’hôpital pour des soins. Le baptême des trois princesses jumelles a eu lieu depuis le 13 juillet, dans la sous-préfecture de Yembéring
La famille laisse ces numéros pour toute personne qui serait en mesure de leur apporter une aide : 625 68 44 40 et 611 20 23 70.
Kadiatou Diallo