La concession de l’hôpital national Donka au groupe canadien Netsen, pour une durée de cinq ans inquiétait tant les travailleurs. A la suite de leur mémorandum de douze griefs adressé au ministre de la Santé le 2 août, les cadres de ce département, le concessionnaire et la Section syndicale de l’hôpital ont abordé les récriminations à la faveur d’une séance de travail, le 8 août à Conakry. Ainsi, la menace de boycott de l’inauguration du centre hospitalier prévue le 17 août, semble désormais repoussée.
Le syndicat s’inquiétait notamment du nouveau statut de l’hôpital, de la liste des textes d’application à mettre en place, de la gestion financière, celle de contrats, celle de stages, ainsi que des règlements intérieurs. «Après des débats fructueux, sous la conduite de Dr Mohamed Lamine Yansané, Secrétaire général du département, le président du concessionnaire Netsen Group, Dr Alpha Diallo, a présenté le plan d’ouverture graduelle du CHU Donka. Il a répondu à toutes les inquiétudes du syndicat, avant de tendre une main de franche collaboration à tous », souligne la Cellule de communication et de relation publique du ministère, sur la page Facebook du département. Selon elle, les revendications syndicales ont été passées au peigne fin et qu’un consensus «a été trouvé» entre les parties. Dr Djorane Kéïta, Secrétaire général de la Section syndicale de l’hôpital Donka, a déclaré que «la plupart des points de revendication ont été acceptés». Toutefois, tout n’est que parole, l’accord «n’est pas sur copie. Nous les accompagnons à l’inauguration de l’hôpital. Nous sommes là pour défendre les travailleurs et défendre le travail bien fait. Donc, dès qu’on trouve gain de cause pour nos travailleurs, on les accompagne».
Donka n’est ni à vendre ni à mettre en gage
Pour sa part, le Secrétaire général du ministère de la Santé et de l’hygiène publique, Dr Mohamed Lamine Yansané, assure que la concession de l’hôpital Donka ne vise qu’à trouver les meilleurs apports possibles pour mieux servir la population. «L’objectif, c’est de faire en sorte que le choix de la Guinée soit transformé à quelque chose d’important et digne de nom. Ce n’est pas pour moi, ce n’est pas pour le ministre. Tout ce qu’on fait aujourd’hui, n’est point pour nous. On le fait pour l’histoire». Il a exhorté tous à transformer la journée du 17 août (inauguration de l’hôpital) en une journée historique. «Une journée où tous les Guinéens vont se retrouver face à face avec le personnel de santé, pour célébrer l’avancement de notre système sanitaire et dire que nous avons de l’espoir. Donka était et est toujours un patrimoine national. Il ne peut être ni vendu ni mis en gage. Mobilisez vos troupes, nous allons inviter même ceux qui ne sont pas de l’hôpital».
Rappelons que c’est dans un décret du 4 juillet dernier que le colonel Mamadi Doumbouya a érigé l’hôpital national Donka en établissement public administratif, doté de la personnalité juridique, jouissant d’une autonomie et de gestion.
Yaya Doumbouya