Opposés au début à la concession de l’hôpital national Donka au groupe canadien Netsen, par crainte de suppression d’emplois, les travailleurs du centre hospitalier se sont résolus à accepter la décision de la junte. Toutefois des soucis demeurent, en dépit des assurances du ministre de la Santé le 18 juillet dernier. Ce 2 août, au cours d’un point de presse à Donka, la Section syndicale de l’hosto a brandi ses griefs dans un mémorandum au ministère de la Santé.
Autre temps, autre proposition : l’ancien Président Alpha Condé, initiateur du projet de rénovation de l’hôpital Donka, envisageait de confier sa gestion aux Cubains, dès après la fin des travaux. La gestion de l’hôpital est confiée à Netsen Group, pour une durée de cinq ans. Une source d’inquiétudes pour médecins, infirmiers, laborantins, entre autres.
«Les travailleuses et travailleurs de l’hôpital national Donka apprécient hautement les efforts du gouvernement pour la rénovation et l’équipement du centre. Ce qui va favoriser l’amélioration des conditions de vie et de travail des travailleuses et travailleurs. Cependant, «la convention de concession et son contenu nous préoccupent». Entre autres, l’on craint le traitement réservé aux employés, la garantie de leur emploi, la répartition des primes, l’absence de la représentation du syndicat dans le Conseil d’administration. Le syndicat sollicite aussi un droit de regard de la Direction générale de l’hôpital sur l’Administration et sur les recettes générées par le centre hospitalier. Il exige également la formation des travailleuses et travailleurs, la régularisation de la situation des stagiaires, la grille tarifaire et l’expertise du concessionnaire.
«En plus de 28 580 000 US que le gouvernement doit verser au concessionnaire pour les 5 ans, il (Netsen Group) va gérer intégralement sans un droit de regard de la partie guinéenne les recettes générées. Par ces motifs, nous recommandons l’ouverture d’un dialogue pour l’intérêt supérieur des travailleuses et travailleurs de Donka et de la Nation », demande Djoran Kéïta, le Secrétaire général du syndicat des travailleurs de l’hôpital Donka.
Dans un décret du 4 juillet passé, le Président Mamadi Doumbouya, a érigé l’hôpital national Donka en établissement public administratif, doté de la personnalité juridique, jouissant d’une autonomie et de gestion. Il jouit pour la période de concession de cinq ans d’un statut particulier durant lequel, l’établissement public hospitalier sera géré sous forme de concession et gestion déléguée.
L’article 2 du même décret indique que l’hôpital est placé sous la tutelle du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique. Au niveau hiérarchique, il est équivalent à celui d’une administration centrale et a pour mission la mise en œuvre de la politique du gouvernement en matière de soins spécialisés. «A ce titre, il est notamment chargé d’assurer la prise en charge des malades référés des autres structures sanitaires du pays et de l’étranger, d’assurer la prise en charge des cas de maladie les plus graves de manière à réduire les évacuations à l’extérieur du pays, d’assurer les diagnostics et les soins médicaux spécialisés et surspécialisés. Aussi, évaluer et améliorer les technologies et les méthodes d’intervention au bénéfice des autres hôpitaux du pays, assurer les soins d’urgence aux malades, les consultations extrêmement spécialisées et leur éventuel hébergement, assurer la formation initiale et continue du personnel de santé, promouvoir la richesse dans la santé et du centre hospitalier universitaire de Conakry», a précisé le décret.
Yaya Doumbouya