Le suicide devient-il récurrent en Guinée ? Dans la matinée du 8 août, Mamady Tiranké Cissé, étudiant Licence 2 Génie Civil de l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry (UGANC), a été retrouvé mort dans sa chambre. Il était suspendu à une corde, selon les témoins, laissant entendre qu’il s’est donné la mort par pendaison. La vingtaine bien sonnée, la victime serait atteinte d’une dépression mentale. 

Quasiment à l’image de feus Yaguine Koïta et Fodé Tounkara morts dans le train d’atterrissage d’un vol de la défunte Sabena à destination de Bruxelles (Belgique) en 1999, Mamady Tiranké Cissé a pris la peine de laisser une note, un texte aussi décousu que confus. En voici, un extrait :

« Ça a commencé le 23 et c’est en voie de prendre fin, mais une multitude de questions restent dans ma tête…  On n’y peut rien contre notre naissance sachant qu’elle est une joie pour nos parents, force est de reconnaître que la vie est dure. Une vie mystique pleine de souffrances pour atteindre le sommet, et surtout pourquoi se protéger de la mort, car elle est inévitable tôt ou tard par la grâce divine, tu finiras par rejoindre les autres… Je fais comme si de rien n’était en me levant comme si je pouvais changer ma pensée en faisant des trucs sympas, car en réalité je suis super drôle… Et c’est ainsi que tout le monde me voit, j’ai l’impression que le monde finira par s’écrouler sur moi… Plus rien ne m’attire, la réussite ne me fait plus vibrer comme avant ; j’ai perdu l’amour ainsi que le goût de vivre, vivant dans le chagrin la peur ainsi que la quiétude …. Trompant les autres avec les yeux doux qui leur ont fait croire que nous sommes les mêmes. Je raisonne à tout moment mon esprit en trouble permanent, je me sens accompagné par le saint esprit dans tous mes faits et gestes, la peur envahit mon âme, mon corps se sent menacé… Il y a forcément une histoire qui nous marque tous, mais celle-là m’a donné la chair de poule (…)».

Le 5 juillet dernier, Sonna Sy Savané s’est pendue dans le quartier Gomboya, sous-préfecture de Manéyah, préfecture de Coyah. A cause de son deuxième échec aux épreuves du BEPC, selon les témoignages.

 Mariame Diallo (Stagiaire)