Ce 11 octobre, c’est la Journée internationale des filles. En Guinée, une ONG de protection et de promotion des jeunes filles travaille depuis quelques années sur le terrain de protection des filles, notamment dans les domaines de mariages d’enfants, de viols et de violences sexuelles.

Très active, l’ONG Le club des jeunes filles leaders de Guinée intervient régulièrement dans les médias et sur les réseaux sociaux pour sensibiliser avec l’aide de l’Oprogen, l’Office de la promotion du genre. Même si des résultats positifs ont été obtenus grâce à la ténacité de sa directrice générale et de son équipe, beaucoup reste encore à faire pour la protection des filles dans le pays.

« Nous travaillons sur les questions de protection, notamment sur le mariage d’enfants, les viols, les violences sexuelles ou encore les MGF (les mutilations génitales féminines, ndlr). Pour ce qui concerne la question du mariage d’enfants, c’est une question intrasociale qui touche d’abord le mariage précoce, ensuite le mariage forcé », explique Kadiatou Konaté, directrice exécutive des Jeunes filles leader de Guinée. C’est un phénomène de société récurrent ces dernières années en Guinée et des dizaines de cas ont été enregistrés.

Cette ONG mène plusieurs actions sur le terrain de la prévention à la répression. « En termes d’actions concrètes, par exemple, on a travaillé en consortium avec d’autres organisations pour améliorer les textes de loi sur le mariage des enfants », détaille Kadiatou Konaté.

Mais pour la direction de l’ONG, il faut aussi une évolution « du regard de la société ». « C’est inconcevable pour la société de voir des petites filles qui osent porter plainte, qui se retrouvent à la gendarmerie pour remettre en cause leurs décisions », témoigne Mme Konaté.

« Nos “non” ne sont pas des “non” déguisés »

À force de lutter, l’ONG obtient des résultats, et pas des moindres : « Nous avons annulé plus de 200 cas de mariages d’enfants ». Et à Conakry, « on a réussi à mettre un cadre de concertation annuelle en place, qu’on appelle le Forum de la jeune fille guinéenne », ajoute la directrice. Et dans le reste du pays, l’ONG de protection de la jeune fille est représentée dans toutes les préfectures.

Mais le problème de la protection des filles ne concerne pas que la Guinée. Harcèlement, violences, excisions, mariages forcés d’enfants… la situation est encore difficile dans de nombreux pays. À 21 ans, Dorcas, togolaise et étudiante en médecine, a décidé de lancer un appel pour que « les filles ne soient plus considérées comme des objets ».

« Nous avons le droit de vivre, de participer aux prises décisionnelles, d’être traitées comme des êtres humains qui ont le droit de décider quand elles veulent se marier, combien d’enfants elles veulent avoir et avec qui elles veulent se marier. Nos “non” ne sont pas des “non” déguisés ».

Par RFI