Le 22 novembre, Ibrahima Cas-Sorry Fofana, ex-Premier ministre, a été de nouveau entendu devant la Chambre d’instruction de la Crief (Cour de répression des infractions économiques et financières). Embastillé depuis avril dernier, le parquet spécial de la Crief le poursuit pour des faits présumés de « corruption, détournement de deniers publics, enrichissement illicite et blanchiment des capitaux », entre autres.

A la Crief, il se bat désormais pour un non-lieu. A la Cour Suprême, il tâche d’obtenir une cassation de la décision de la Chambre de l’instruction de la Crief le maintenant en taule à la suite d’une mise en liberté conditionnée au payement de trois milliards de francs glissants accordée, mais d’emblée bloquée par l’appel du parquet spécial.  

A l’audience du 22 novembre, le pro-crieur spécial Aly Touré, a défendu le réquisitoire supplétif qu’il avait introduit, mais en réalité «il n’y a aucun fait nouveau», dénonce Me Bérété. Toutefois, il s’est dit surpris de voir ramené le rapport sur le Mamri (Mission d’appui à la mobilisation des ressources internes) qui accablerait son client.

En outre,  la Cour Suprême va se prononcer le 19 décembre sur le pourvoi en cassation introduit par les avocats de l’ex-Premier ministre. Me Sidiki Bérété, sur Fim Fm le 23 novembre, déclare que son client sera mis en liberté ce jour, «si le droit triomphe». «On a eu une liberté provisoire avec cautionnement de trois milliards de francs guinéens, contre laquelle le procureur spécial a relevé appel. Et la Chambre de contrôle de l’instruction de la Crief avait annulé la mise en liberté. Donc, nous avons introduit le pourvoi pour pouvoir casser l’arrêt de la Chambre afin que la liberté de notre client soit définitive», explique l’avocat sans vinaigrette.

Carrière suicidaire

«Franchement, la montagne a accouché d’une souris. Le dossier est vide, c’est évident. On a l’assurance qu’à défaut d’un non-lieu, nous demanderons un procès public et équitable», indique Me Bérété. Pour qui, le parquet spécial de la Crief veut étouffer tous les leaders politiques. «Le procureur est au service des hommes du 5 septembre 2021, c’est loin du droit. Malheureusement, si cela passe par les magistrats, c’est suicidaire pour leurs avenirs, parce que la roue tourne. La Transition n’est que momentanée. Un magistrat ne peut pas confier sa carrière aux hommes du 5 septembre.»

Me Sidiki Bérété déclare qu’Ibrahima Cas-Sorry Fofana a raté son rendez-vous médical annuel, puisque étant en détention. Il plaide pour sa libération pour éviter «d’être témoins de l’histoire, assumer autres responsabilités. Si quelqu’un a un suivi médical renouvelable une fois par an, le diagnostic étant posé, il a des antécédents de santé. Il est temps de corriger le mal à l’effet de soulager mon client. Mais, si on refuse catégoriquement, on l’expose à un risque».

Yaya Doumbouya