Les agressions contre les professionnels des médias sont devenues monnaie courante en Guinée. Que ce soit en période de manifestation politique ou pas, les journalistes sont souvent victimes d’agressions. Soit par des agents des forces de défense et de sécurité ou par des inconnus. Mercredi 2 novembre, alors que l’on célébrait la Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre les journalistes, Roger Loua, journaliste à West Africa TV, a été agressé par des inconnus au Km36, dans la préfecture de Coyah, à l’Est de Conakry.

Après avoir fini son service, Roger rentre chez lui aux environs de 20 heures. Arrivé au Km36 où il y avait un énorme embouteillage, il a préféré descendre du taxi et continuer à pied le reste de son trajet. C’est alors que des individus malintentionnés sont tombés sur lui, le rouant de coups avant de le traîner dans le ravin pour le dépouiller de ses biens : «Quand je suis descendu du taxi, tout était normal. Je marchais tranquillement quand un jeune m’a pris par-derrière. Je portais une veste, le temps pour moi de me retourner et de comprendre ce qui se passe, un autre m’a étranglé avec ma cravate. Un 3ème m’a poussé et nous sommes tombés dans les ravins creusés pour la construction de l’échangeur du Km36. Ils m’ont poignardé avec des armes blanches au niveau du dos et au cou. Après avoir retiré mon sac et mes téléphones, ils ont pris la fuite», relate le journaliste qui se dit tout de même étonné par le fait que personne ne lui soit venu au secours durant l’incident. Pourtant, depuis « le début des travaux, cet endroit est à tout moment bondé de personnes surtout à cette heure-là (20 heures) ».

Concernant ses blessures, il se réjouit d’être encore en vie et de n’avoir pas eu de fracture des côtes ou des membres. Il déclare tout de même que ses agresseurs lui ont administré de profondes blessures à plusieurs endroits de son corps avant de l’abandonner dans le fossé.

Interpellé, le Syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG), déplore cette agression. Il demande aux autorités compétentes «de diligenter des enquêtes afin d’identifier, juger et condamner les auteurs de ce crime crapuleux. Le SPPG demande également à l’ensemble des patrons de médias de prendre des mesures de sécurité spécifiques en faveur des employés que le travail retient au service jusqu’à la nuit».

Abdoulaye Pellel Bah