Du 16 au 18 novembre d’éminentes personnalités, de décideurs, d’experts, de spécialistes et de professionnels africains et internationaux ont participé aux travaux de Marrakech. La rencontre était placée sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.

La première conférence africaine sur la réduction des risques sanitaires organisée par le Ministère de la Santé et de la Protection Sociale en partenariat avec l’Association Marocaine de Médecine addictive et Pathologies Associées (MAPA) a réuni des experts nationaux et internationaux, afin de partager leurs expériences compétences. Ce conclave avait pour but de permettre de partager les meilleures pratiques au niveau de la gouvernance et de faire face aux défis budgétaires et de durabilité financière dans le secteur de la santé. Venus de 57 pays, les experts ont partagé leurs expériences en matière de santé publique, notamment dans le domaine de la réduction des risques sanitaires sur le continent. Cet événement d’envergure internationale vise à créer une plateforme africaine d’échange enrichissant dans le domaine de la santé publique et de la prévention des risques. La séance d’ouverture de cette conférence, qui s’est déroulée en présence notamment du Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, de plusieurs membres du gouvernement et du Conseiller de SM le Roi, M. André Azoulay, a été marquée par un Message adressé par le Souverain aux participants, dont lecture a été donnée par le ministre de la Santé et de la Protection sociale, M. Khalid Ait Taleb.

Dans ce message, Sa Majesté le Roi a assuré que toute coopération Sud-Sud, qui se veut efficiente et vise à favoriser le rapprochement et la solidarité entre les peuples, doit inscrire en son cœur la question de la santé du citoyen.

Le Souverain a également indiqué que la santé est l’un des défis majeurs auxquels est confronté le Continent africain, notant que la pandémie Covid-19 a bel et bien mis en évidence l’importance du travail collectif dans ce domaine, ainsi que “la nécessité de multiplier les projets sanitaires et de pourvoir nos pays des infrastructures sanitaires indispensables”.

 L’organisation de cette conférence s’inscrit dans le cadre de la dynamique du système de santé mondiale et du besoin croissant de procéder à une réforme de ce dernier, suite à l’impact de la pandémie COVID-19. Désormais, les pays africains s’inscrivent dans une dynamique d’anticipation des crises sanitaires. Cette conférence se déroule au lendemain l’adoption des stratégies et des projets concernant la refonte du système de santé par le royaume chérifien.

 A cette première Conférence, la Guinée a participé aux séries de tables rondes autour de plusieurs thématiques : “Déterminants sociaux de la santé en Afrique”, “Tueurs silencieux : maladies cardiovasculaires, oncologie, tabac, sucre obésité”, “Santé mentale et addictions : éducation et enseignement”, “Financement de la santé, responsabilité des états et soutenabilité financière”, “Comment réussir le cannabis médical en Afrique ?” et la “place de la médecine du futur en Afrique : médecine régénérative, digitalisation-télémédecine, intelligence et soins connectés”.

Mamadou Péthè Diallo, ministre guinéen de la Santé et de l’Hygiène publique

Le Ministre guinéen de la Santé et de l’Hygiène publique Mamadou Pèthè Diallo. « Je suis venu, accompagné d’une délégation composée de mon conseiller chargé des questions de coopération technique, deux médecins : un de Kamsar et un de Dubréka. Nous sommes venus partager l’expérience guinéenne sur des questions de réduction des risques en santé. Cette conférence internationale se veut une plateforme d’échanges pour nos différents pays sur la préparation et la mutualisation des moyens dans la lutte contre les risques en santé. Notre pays a beaucoup à contribuer… toutes les peines et les malheurs que nous avons eus avec l’épidémie d’Ebola nous ont quand même enseignés. Et nous avons aujourd’hui l’une des meilleures équipes en Afrique de l’ouest voire en Afrique avec la RD Congo, en termes de préparation, de surveillance et de réponse aux épidémies et les fièvres hémorragiques. Nous avons donc une expérience à partager avec mes collègues et les experts venus du monde entier », enseigne-t-il.

Le ministre de la Santé a insisté sur le fait que la Guinée n’est pas à Marrakech pour « recevoir » mais pour « donner » son expertise aux autres pays du monde. « Nous avons beaucoup d’expérience dans la gestion des épidémies. Aujourd’hui [mercredi 16 novembre 2022] s’est ouvert à Conakry une réunion régionale sur la réduction, la préparation et la réponse aux épidémies multiples. Tout le monde reconnaît l’expertise de la Guinée dans ce domaine », rajoute-t-il.

Pour sa part ; le ministre marocain de la santé et de l’action sociale Khalid Ait Taleb renchérit :

« C’est le premier du genre. C’est la première fois dans le monde qu’on organise une conférence sur la réduction des risques en santé, avec des politiques. Ç’a été toujours des conférences d’ordre scientifique, aujourd’hui c’est avec les politiques. Parce que nous avons assisté d’abord à la lecture d’une lettre royale, qui porte un message, qui appelle le continent à travailler la main dans la main. Seuls les Africains sont maîtres de leur destin. Aujourd’hui la souveraineté sanitaire est une grande question qui se pose, puisque nous sommes en train de vivre des moments qui sont très difficiles ».

Poursuivant Khalid Ait Taleb explique : « La réduction des risques de santé ne dépend pas seulement du secteur de la Santé. C’est une question qui est intersectorielle, qui ne dépend pas d’un seul pays mais bien sûr du multilatéralisme très développé. Si le continent travaille ensemble dans un réseau panafricain, on peut parvenir éventuellement à des stratégies de réduction des risques. C’est la raison pour laquelle à l’issue de ces rencontres, il y aura des recommandations et par la suite la Déclaration de Marrakech, qui portera plusieurs messages pour aboutir à une charte de la santé pour le continent africain ».

Fatima