La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) veut une reprise du dialogue ‘’inter-guinéen’’. Le gouvernement, dit à qui veut l’entendre qu’il n’a pas que cela à faire. « Il faut qu’on avance », a clamé le ministre porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo, dans l’émission « Mirador », mardi 31 janvier. Ce qui risque de durcir la position des acteurs sociopolitiques (ANAD, FNDC politique notamment) qui réclament un dialogue entre eux et le CNRD au lieu d’un dialogue entre acteurs politiques et sociaux « alliés » de la junte.

Ousmane Gaoual Diallo a réaffirmé que le gouvernement n’a jamais rejeté un dialogue. « Nous ne rejetons pas un dialogue, nous avons organisé le dialogue en Guinée, tous les acteurs politiques étaient invités. Ceux qui ont voulu participer sont venus. Si des partis politiques ont estimé qu’ils ne pouvaient pas venir autour table de dialogue, c’est de leur responsabilité, qu’ils l’assument jusqu’au bout, mais personne n’a été exclu. Il ne faut pas faire comme si on n’a pas parlé en Guinée ou que les questions qui préoccupent les Guinéens n’ont pas été débattues. Cela a été fait, je pense que ce sujet est derrière nous, c’est clair. Maintenant, est-ce que le dialogue a une fin dans une société dynamique ? Non ! Les dialogues sont permanents. Chaque fois que le contexte ou la situation le justifiera, les dialogues vont se faire. Ce n’est pas parce qu’il y a eu un dialogue, c’est que le cadre de dialogue qui devrait permettre de parler de la transition, de son contenu et de son calendrier est derrière nous. Maintenant, quand il y a d’autres sujets qui vont arriver, peut-être, ils feront l’objet de dialogue, suivant le contexte et les circonstances ».

Droit dans ses bottes, le porte-parole du Gouvernement et ministre des Postes, des télécommunications et de l’économie numérique rejette toute délocalisation du dialogue : « D’abord, pourquoi aller à ce dialogue ? On ne s’occupe pas de cela. Nous, nous nous occupons de la mise en œuvre du contenu du dialogue qui s’est passé en Guinée, parce que c’est cela qui intéresse les Guinéens et qui va nous permettre de sortir de cette transition, de faire en sorte que des pouvoirs civils reviennent dans le pays. C’est ce qui nous intéresse et non dire : est-ce que tel ou tel chef d’Etat a dit d’aller dans telle ou telle capitale. Il n’y a aucune raison qui justifie qu’un dialogue se tienne aujourd’hui en dehors de la Guinée. Mais le dialogue qui devrait permettre aujourd’hui aux Guinéens de parler de la transition, de son contenu et de sa durée, est derrière nous. Il faut que les gens comprennent cela (…) Nous n’allons pas continuer à commenter des déclarations qui datent de combien de mois, de telle ou telle personnalité. Nous n’avons pas que cela à faire, il faut qu’on avance ».

Kadiatou Diallo