Jamais les relations franco-africaines n’auront connu autant d’agitation et de contestation que ces derniers temps. L’ancien président guinéen avait appelé à Abidjan à couper le cordon ombilical. Dans la zone franc, des citoyens appellent de tous leurs vœux à la fin du CFA.  Mais le point d’orgue de la crise franco-africaine est le remplacement des soldats français au Mali par des agents ou des mercenaires russes. C’est selon. La crise a atteint son paroxysme ces derniers temps.

Le sentiment anti-français monte partout en Afrique francophone. Particulièrement en Afrique de l’Oust où le Mali est devenu le fer de lance de la contestation et de la protestation contre ce qu’on appelle le “nécrologisme français”. La France est devenue le bouc émissaire tout trouvé pour justifier l’incompétence, la corruption et l’obsession pour le pouvoir d’une certaine élite. Y compris l’élite militaire.

Il est indéniable que la France n’est pas exempte de tout reproche. Loin de là. A cause de sa politique de deux  poids deux mesures, elle s’est davantage discréditée en cautionnant la succession de père en fils au Tchad au nom d ‘une prétendue stabilité. Mais il est tout aussi indéniable que la France n’est pas responsable de tous les malheurs du continent. Encore une fois, c’est l’élite corrompue et peu nationaliste qui est coupable de la descente aux enfers que connaissent la plupart des pays d’Afrique francophone. 

Pour les cas du Mali et du Burkina Faso, certains justifient les coups d’Etat militaires comme la conséquence de l’incapacité des régimes civils à protéger l’intégrité du territoire national. Or les mêmes militaires sont plus coupables que les civils qu’ils ont vilipendés et renversés. Si les présidents démocratiquement élus sont en partie responsables de la situation délétère de ces deux pays, les officiers, souvent impliqués dans des détournements de fonds destinés aux troupes, sont plus responsables de cette situation.

Non seulement ils ont laissé pourrir la situation mais aussi certains ne sont pas blancs comme neige dans la corruption qui a fini par démotiver les troupes sur le front. Entre les budgets militaires votés et les montants qui parviennent aux soldats sur le terrain, il y a toujours une différence qui donne de vertige. Et ce ne sont pas les civils qui gèrent ces budgets.

Pour revenir aux relations franco-africaines, certains vendeurs d’illusion font croire à l’homme de la  rue  que si la France plie bagage ce sera le paradis sur terre. Comme si cette dernière est la seule responsable de nos maux. Pour le cas du Mali, et pour des causes inavouées, le tandem Goïta-Maïga avait fait croire aux citoyens que la solution c’est la Russie. Or les Maliens doivent aller demander aux citoyens des pays qui avaient choisi le marxisme et le léninisme comme modèle de gouvernance quel fut leur sort. Encore que si c’était la Russie officielle. Mais on est ici en face d’une autre Russie : celle de mercenariat. Non. Le peuple malien ne mérite pas cela. Et celui du Burkina doit se méfier.

La solution pour nos pays n’est ni la France ni les Etats-Unis d’Amérique, ni la Chine encore moins la Russie. La solution c’est la fin de la corruption qui gangrène nos Etats. Il faut, sinon éradiquer tout au moins réduire la corruption pour que les richesses africaines servent non pas à construire des châteaux ou à alimenter des comptes bancaires dans les paradis fiscaux hors du continent. Mais à investir les richesses africaines au développement de l’Afrique.

Habib Yembering Diallo