La République du Sénégal entre dans une phase cruciale de son histoire politique. À moins d’un an de l’élection présidentielle prévue en février 2024, le pays de la Terranga traverse un contexte sociopolitique et judiciaire très tendu. Le président Macky Sall va-t-il briguer un 3e mandat ? Un fait pour lequel il a crânement combattu l’ancien président de son pays Abdoulaye Wade et Alpha Condé de la Guinée voisine. Ni oui, ni non, le chef de l’État maintient toujours le flou et reste sur sa ligne concernant sa succession en 2024, relate notre confrère, Rfi.

Lundi 20 mars, l’hebdomadaire français L’Express, publie un entretien dans lequel Macky Sall estime avoir le droit de briguer un mandat de trop, même s’il n’a pas encore confirmé sa candidature. «J’ai un agenda, un travail à faire. Le moment venu, je ferai savoir ma position, d’abord à mes partisans, ensuite à la population sénégalaise ».

Président du Sénégal depuis 2012, Macky Sall, dirige un pays dans un état de tumulte depuis près de deux ans. En 2021, des manifestations ont occasionné la mort de 14 personnes dans le pays. La semaine dernière, de nouvelles émeutes ont éclaté à Dakar, organisées par les supporters de l’opposant Ousmane Sonko visé par une procédure judiciaire pour viols et diffamation. (Une condamnation pourrait lui coûter sa candidature à l’élection présidentielle). A un an de la présidentielle, le chef de l’Etat n’exclut pas de se présenter à un troisième mandat alors qu’il vient de terminer son mandat d’un an à la présidence de l’Union africaine.

Juridiquement possible

Macky Sall indique que «sur le plan juridique, le débat est tranché depuis longtemps ». Élu en 2012 pour un septennat, le référendum constitutionnel de 2016 a acté le passage au quinquennat. C’est alors que le Conseil constitutionnela estimé que son premier mandat était intangible et qu’il était hors de portée de la réforme. Se basant sur cet argument, il s’estime dans la légalité et affirme que «la question juridique est donc réglée ». Il admet toutefois que le débat sur le 3ème mandat est « politique ».

Selon Rfi ces derniers temps au Sénégal, des hauts cadres du gouvernement de Macky Sall intensifient les appels à ce qu’ils qualifient de « second quinquennat » du chef de l’État. En 2019, le président avait promis publiquement de se limiter à deux mandats. « Je ne me dédis pas », a-t-il répondu à L’Express, en parlant de « conviction du moment ». « Celle-ci peut évoluer et les circonstances peuvent m’amener à changer de position ».

Une nouvelle candidature serait « illégale » et « immorale » pour l’opposition et une grande partie de la société civile, qui met en garde face à des risques de troubles violents à venir dans le pays.

Avec Rfi