Le 3 mai de chaque année, est célébrée la Journée mondiale de la liberté de la presse. En 2023, elle est commémorée sous le thème : « Façonner un avenir des droits : la liberté d’expression, clé de voûte des droits de l’homme ». Autant dire que la liberté d’expression reste incontournable pour jouir pleinement des autres droits humains. En Guinée, la veille de cette célébration, la ministre de l’Information et de la Communication s’est adressée aux hommes de médias.

Dans son discours lu à la RTG, Aminata Kaba, appelle les journalistes à faire davantage preuve de responsabilité pour « la sauvegarde des acquis de la liberté de la presse ». Selon elle, le thème de cette année est un appel aux États à réaffirmer la liberté d’expression comme condition nécessaire pour jouir de tous les autres droits de l’Homme. C’est aussi « une occasion de s’informer sur les atteintes portées à la liberté de la presse, un moment d’évaluation de l’exercice de la profession de journaliste, de fonctionnement des médias et de promotion des initiatives pour le respect de la liberté de la presse à travers le monde ».

La ministre souligne que l’environnement médiatique guinéen est caractérisé par une forte pénétration de l’internet, de la téléphonie mobile et des réseaux sociaux. « La presse en ligne, écrite, la radiodiffusion se partagent l’espace médiatique… Plus de 200 journaux et sites internet, plus de cinquante radios privées, six télévisions privées qui s’ajoutent à trente-cinq stations de radios rurales publiques ainsi que les stations de la radiodiffusion télévision nationale ».

Aucun journaliste en taule

Aminata Kaba de rappeler : « Les exigences de responsabilité du journaliste sont des gages de crédibilité dans le traitement des informations… Il lui revient d’assumer, en faisant respecter le principe du droit du public à l’information ». En Guinée, se réjouit la ministre, « aucun journaliste n’est emprisonné ».

Aminata Kaba promet que son département ne ménagera aucun effort pour préserver le rôle de la presse dans la consolidation de la démocratie et la préservation de la paix. Elle annonce la Semaine nationale des métiers de l’Information et de la Communication (SENAMIC) prévue du 23 au 27 mai. Objectif : « donner plus de visibilité aux actions de nos professionnels des médias ».

La Guinée perd un précieux point

Si aucun journaliste n’est en prison, il ne faut cependant pas vite se réjouir. La Guinée a en effet reculé d’un point dans le classement mondial de Reporters sans frontières (RSF) sur la liberté de la presse. Elle dégringole de 84e l’année dernière à la 85e place. Le Groupe Fréquence Médias semble auquel appartient la radio FIM FM semble avoir fait les frais de cette régression. Dans l’émission Mirador de ce mercredi 3 mai, les chroniqueurs de cette émission phare ont déploré le fait que le groupe de médias ne parvienne pas à se déployer à travers le pays. Ils dénoncent des obstacles qui seraient placés par le pouvoir en place. En conséquence, le média a décidé de ne pas se joindre aux activités de célébration de la Journée initiée par la Haute autorité de la communication. Cet organe de régulation a convié ce jour l’ensemble des journalistes à son siège. A l’occasion, la HAC compte remettre les nouvelles cartes de presse aux hommes de médias, valides pour la période 2023-2025. Une remise « symbolique » de 200 cartes sur plus de 700 demandes, selon le président de l’institution, Boubacar Yacine Diallo. 

Abdoulaye Pellel Bah