Ce 18 mai des journalistes et certains médias se sont plaints de restriction. Le PDG d’Afric Vision (Sabari FM, Love FM, Le Diplomate, etc.) a affirmé que du matériel d’au moins de ses deux radios a été dérobé par des quidams le 17 mai. D’ailleurs, les associations de presse ont condamné l’acte dans une déclaration.
Le gouvernement a réagi face à ce qu’il appelle « allégation non fondées », lors du conseil de ministre de ce jeudi 18 mai. Ousmane Gaoual Diallo, le ministre des Télécoms et porte-parole du gouvernement, dans son compte rendu de la rencontre, a indiqué qu’ils ont été surpris d’apprendre qu’un média de la place affirme qu’une certaine usurpation de ses locaux a été fait par des « agents qui se réclament de l’ARPT et qui auraient emportés des serveurs. « Jusqu’à preuve du contraire, il n’y a aucune once de vérité dans cela. Nous attendons aussi que le média nous apporte des éléments factuels dont il dispose pour corroborer ses informations qu’il diffuse depuis hier et qui fait l’objet de communication d’associations de la presse ».
De la fermeture des médias
Sur un ton ferme, Ousmane Gaoual a dit à qui veut l’entendre que le gouvernement n’hésitera pas à fermer des médias réfractaires. « En créant les médias, les responsables se sont engagés à respecter une certaine déontologie, d’agir dans le respect de la liberté de la presse avec des comportements responsables. Tout média, qu’il soit une radio, une télévision, un site internet, qui, avec des propos qui sont de nature à saper l’unité nationale, à attiser la haine communautaire, à soulever les uns contre les autres pour conduire à des drames dans notre pays, on n’hésitera pas à fermer le média et à en assumer toute la responsabilité », a-t-il déclaré. Selon lui, l’exercice du métier de la presse s’accompagne d’une responsabilité. Il avertit ainsi les directeurs les responsables des médias. « Nous sommes, dans ce gouvernement de transition, engagés à respecter la liberté de la presse. Tous les propos qui soient de nature à pousser les ethnies les unes contre les autres, à attiser les tensions politiques et sociales dans le pays, subiront les conséquences de la loi. L’exercice de la liberté de la presse est encadré dans un engagement, une déontologie, à faire en sorte que les Guinéens soient informés objectivement, mais pas à dresser les uns contre les autres, les communautés, les unes contre les autres. Si un média enfreint à cette disposition, c’est de plein jour que nous prendrons des dispositions pour fermer. Nous sommes beaucoup indulgents par rapport à la plupart de ces médias qui, même si on regarde leurs engagements financiers vis à vis de l’Etat, moins de 2% des médias sont à jour, les mettant en mesure coercitive pour les fermer pour ces manquements. Mais nous serons intransigeants sur le respect de l’unité nationale, sur le respect de l’information objective. Si un média contrevient à cela, ce n’est pas la nuit, ce n’est pas des barbouzes qui viendront, ce n’est pas des gendarmes, nous assumerons la responsabilité de fermer le média, pour manquements à ses obligations envers les citoyens et envers la corporation de la presse ».
De la restriction des réseaux sociaux
A une question de savoir pourquoi les réseaux sociaux subissent une restriction, Ousmane Gaoual a répondu que « le gouvernement sait parfaitement d’où vient le problème », avant de préciser que ce n’est pas l’ARPT de gérer cela. C’est La GUILAB qui gère l’internet dans le pays. « Nous savons, nous sommes informés en temps réel. Quand une panne survient qui fait en sorte qu’il y ait une restriction de capacités, cela arrive. Quand ça se passe… sauf que dans notre pays, on aime lier tous les événements, chacun va la conjoncture et raconter ce qu’il veut. Nous savons parfaitement ce qu’il y a. Je vais vous dire, si le gouvernement prend la décision de fermer internet, il le fermera et il assumera les conséquences, mais on n’est pas dans ce cas ».
Pour étayer ses arguments, le porte-parole du gouvernement dit qu’il arrive qu’il y ait des perturbations. Parce que la Guinée est par « un seul câble sous-marin et que tout l’internet de la Guinée arrive dans ce point donc quand il y a des difficultés… et c’est le même câble qui alimente beaucoup des pays africains. « Quand il y a des difficultés, nous sommes informés de ce qui se passe. Quand il sera question de retirer la licence d’une radio, ce n’est pas l’ARPT, c’est le ministère. C’est le ministre qui vous attribue des licences et quand il viendra la question de fermer les médias, c’est le ministère qui les fermera. Donc, il ne faut pas mettre tout sur l’ARPT, les gens n’ont qu’à raconter ce qu’ils veulent », clame le ministre porte-voix du gouvernement, Ousmane Gawa Diallo.
Ibn Adama