Le 15 juillet, le Rpg arc-en-ciel a tenu son assemblée générale hebdomadaire à Gbessia, commune de Matoto. Le bureau politique national a tiré à boulets rouges sur Ousmane Kaba, le président du Parti des démocrates pour l’espoir (Pades).

L’ex-parti au pouvoir accuse Ousmane Kaba, en tournée à l’intérieur du pays, d’avoir traité les cadres du Rpg arc-en-ciel, en taule, de « voleurs ». Roger Patrick Millimono, membre du bureau politique du parti et ancien ministre de l’Elevage s’étonne : « Je suis choqué par les propos de cette petite personne. S’il y a eu des voleurs, Ousmane Kaba est le premier d’entre eux. Je le dis haut et fort et je le mets au défi. Le dossier de la Banque africaine de développement agricole et minier (Badam), ou celui de plus de mille étudiants fictifs (…) Comme il se considère propre, il n’a qu’à expliquer au peuple de Guinée ce qui s’est passé. Il se permet de nous accuser de voleurs !» D’ajouter : «Je suis très humble. Être traité de voleur, c’est une chose que je me suis préservé durant toute ma carrière professionnelle. Je suis remonté. Je suis prêt à répondre devant n’importe quelle institution. Ousmane Kaba n’a qu’à m’appeler, je suis prêt à l’affronter. Il ne peut pas nous traiter de voleurs et que je laisse passer cela. Il est le premier des voleurs.»

«Le Rpg, ennemi à abattre»

Marc Yombouno, membre du bureau politique, déclare que le Rpg arc-en-ciel a beaucoup du respect pour «ces personnes et nous leur demandons de nous renvoyer l’ascenseur. On a subi un coup d’Etat, mais nous n’avons pas attaqué un parti politique ou un cadre. C’est un sens de responsabilité. Mais, certains voient notre parti comme un ennemi à abattre, alors que nous ne sommes pas aux affaires. Pourquoi cet acharnement ? Nous sommes forts et grands. Même si le lion dort, les antilopes ont peur. Alors, qu’elles cessent d’aller dans notre tanière !»

Pour Marc Yombouno, Ousmane Kaba est l’un des cadres ayant travaillé avec l’ex-Président Alpha Condé. «Ils ont tout eu avec lui. Il les a tolérés, il y avait des rapports accablants contre eux, liés à des détournements. Aujourd’hui, il se permet de traiter nos cadres de tous les noms, de traiter ceux qui sont en prison de voleurs. C’est grave !»

Appel à la libération des cadres

Le Rpg arc-en-ciel dénonce le fait que la justice ait entendu Ibrahima Kassory Fofana, ancien Premier ministre, de son lit de malade, le 11 juillet. «Il est juste maintenu en soins intensifs en attendant son transfert dans un centre hospitalier approprié pour son traitement. Malgré la pertinence des rapports médicaux sur son incapacité à comparaître, un transport judiciaire a été imposé en soins intensifs. Ce sont des actes de violations flagrantes des droits humains qui  interpellent le parti. La vie d’Ibrahima Kassory Fofana est en danger», estime le RPG, dans un communiqué. «Face à l’indifférence des autorités de la Transition », le parti à témoin l’opinion nationale et internationale sur ces abus qui ne présageant « aucun espoir pour une transition apaisée et inclusive. Nous demandons la libération de nos cadres et responsables incarcérés depuis près de quinze mois sans preuve ».

Yaya Doumbouya