Le procès du massacre du 28 septembre 2009 se poursuit au tribunal de Dixinn délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry. Ce lundi 24 juillet, Mamadou Lamine Sall, victime de tortures a expliqué les sévices qu’il a subies pendant des jours au camp Koundara (commune de Kaloum), les jours suivants le 28 septembre 2009.

Mamadou Lamine Sall raconte que le matin du 28 septembre 2009, il s’est rendu au stade. Peu de temps après, il a été appelé par un de ses amis qui lui avait confié de la viande. Il est rentré, pour rendre la viande à son ami. Seulement voilà, Mamadou Lamine Sall avait perdu de vu un de ses amis nommé Mamadou Korka Bah, avec qui il était au stade. Au fil de sa recherche, il a appelé le numéro de Korka, un militaire a répondu pour lui dire que son ami se trouve au Camp Koundara. Il s’y est donc rendu, avec un autre ami appelé Bobo et certain lieutenant Barry. Arrivé, il y a été retenu, puis torturé plusieurs jours. « Le nommé Tanéné a ordonné de nous enfermer. Chaque jour, le matin, le commandant Beugré ordonnait ses gardes de nous frapper 50 coups. Les militaires nous frappaient comme c’est pas permis. Ils nous proféraient des injures. Nous étions très nombreux dans la salle où nous étions enfermés. » Il précise qu’il n’a jamais reçu les nouvelles de Mamadou Korka Bah. « Nous n’avons pas retrouvé Mamadou Korka. Jusqu’à présent, nous ne l’avons pas vu, nous n’avons pas eu de ses nouvelles. »

Selon Mamadou Lamine Sall, le sergent Paul Mansa Guilavogui, tout le temps ivre, les insultaient et les menaçaient chaque nuit. « Vous êtes des rebelles, nous allons tous vous tuer. Et il ordonnait à ce qu’on nous superpose comme des sardines dans la salle ». Il explique que le sergent Paul étaot « tellement turbulant » qu’il les dérangeait « chaque nuit, à 2heures du matin ». Paul Mansa aurait même voulu verser de la bière sur sa tête.

Mamadou Lamine Sall témoigne que de nombreuses personnes ont été séquestrées au camp Koundara. Pour recouvrir sa liberté, il déclare que c’est un général de l’armée qui est venu l’aider avec 4 autres personnes, à sortir du camp Koundara. Il les a conduits loin de là, au bord de la mer, dans le quartier Taouyah, commune de Ratoma. Le général leur aurait donné à chacun 5000 fg et leur a dit d’aller se laver et rentrer (…) 

Mamadou Adama Diallo