Amendé et adopté fin juillet dernier, le Code de bonne conduite des journaleux et des farces de défense et de sécurité en période de manifs sociopolitiques a été publié ce 10 août, à la Maison de la paresse, à Cona-cris. Le but est de protéger les journaleux des violences. 

Le comité de suivi de l’Alliance des médias pour les droits humains en Guinée (AMDH), porteuse du projet, a dispatché 250 exemplaires du code aux journaleux, aux farces de défense et de sécurité, aux associations de presse, entre autres. Le projet a été financé par l’ambassade de Suisse en Côte d’Ivoire, via Reporters Sans Frontières.

Le Code de bonne conduite recommande aux journaleux, entre autres : diffuser des infos vérifiées, éviter de travestir les faits, respecter la vie privée, respecter les consignes de sécurité, éviter de s’exposer aux dangers. Aux responsables des médias de renforcer les capacités des journaleux en techniques de couverture des manifs, les protéger par une police d’assurance, les doter d’équipements professionnels : casque, gilet, carte de presse, badge. Le code préconise aussi aux farces de défense et de sécurité de respecter la loi L002 sur la liberté de la presse, distinguer les journaleux des manifestants, apporter aide et assistance aux journaleux en situation de détresse.

Chaïkou Baldé, prési de l’AMDH, rappelle qu’il y a plus d’une décennie que les journaleux subissent des violences pendant les manifs, leurs matériels de travail détruits. Or, «notre raison d’être est d’informer. Il arrive souvent que nous soyons pris entre plusieurs feus » pendant les manifs. Pour lui, le cheval de bataille de l’AMDH reste la protection des journaleux. «Les partis politiques sont des acteurs non des moindres dans le cadre des manifestations. Eux et le syndicat appellent le plus souvent aux manifestations. Notre travail est loin de finir. Nous irons vers les partis politiques pour les informer de l’existence du code, les sensibiliser sur son contenu et les interpeller sur leurs responsabilités. Nous envisageons une seconde édition : leurs observations et celles des autres acteurs pourront y être prises en compte. C’est un processus.»

Le code est le vôtre

Sékou Jamal Pendessa, le secrétaire gênant du Syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG), précise que le code n’a point été imposé aux journaleux. Même qu’ils ont participé à son élaboration et qu’il contient toutes leurs préoccupations. «Cela voudrait dire que vous devez le respecter. Quand un texte vous est imposé, il est difficile de le respecter, car il pourrait ne pas contenir vos aspirations, mais lorsque c’est vous qui avez participé à son élaboration, nul besoin de vous dire de le respecter. Nous demandons aux forces de défense et de sécurité de s’approprier du code afin de mieux préserver les journalistes des violences pendant les manifestations.»

Cohabitation possible !

Mory Kaba, le porte-voix des farces de dépense et de sécurité, indique que le code de bonne conduite interpelle tout le monde. Selon lui, si les journaleux respectent le code et que les  forces de défense et de sécurité le font, la cohabitation et la collaboration deviendront effectifs. «Le guide nous permettra désormais de mieux nous comporter. Il est complet», conclut-il.

Le facilitateur, Boubacar Algassimou Diallo (Abou Bakr),déclare qu’il faudrait, dans un premier temps, sécuriser les journaleux. «Nous appelons tous les acteurs à s’approprier du code de bonne conduite. Il prend en compte toutes les préoccupations des journalistes.»

Pour sa part, Samory Keïta, de l’Association guinéenne de la presse en ligne, affirme que la première sécurité d’une personne, c’est elle-même. Que le reporter reste un observateur, qu’il ne devrait point prendre position dans une manif.

Yaya Doumbouya