La salve des rockets dont le Hamas, à partir de l’enclave de Gaza, a inondé Israël le 7 octobre 2023, a provoqué l’ire de l’Etat hébreux. Et les Gazaouis ont vécu un désastre pareil à celui infligé naguère à Sodome et à Gomorrhe par les Dieux.
En représailles de l’attaque du Hamas qui a semé, dans un premier temps, l’effroi dans la population, voire l’armée, la réponse d’Israël a été soudaine, vigoureuse et apocalyptique et a mis en émoi l’ensemble du monde arabe. En effet, quelques heures seulement après la première chute des rockets, l’aviation israélienne a contre-attaqué. Et bonjour les dégâts ! Des dizaines et des dizaines de bâtiments publics et privés s’écroulent, les uns après les autres, comme des châteaux de cartes, dans l’enclave de Gaza. Les infrastructures routières ne sont pas non plus épargnées. Tout comme les installations hydroélectriques, téléphoniques, d’addiction d’eau. Excusez du peu ! Dans la perspective sans doute d’une offensive terrestre, Israël pousse les habitants de Gaza à fuir vers le sud.
Cette énième confrontation armée entre l’Etat hébreu et les Palestiniens a fait beaucoup de morts et des destructions considérables, de part et d’autre. Elle suscite, comme toujours à travers le monde, moult débats passionnés. Comme toujours, les observateurs objectifs s’interrogent, naïvement : pourquoi cet acharnement mortifère entre deux peuples auxquels la raison aurait dû imposer une coexistence paisible et pacifique et non un antagonisme atavique sur une terre, la Palestine, qui est la leur ? Car, si à un moment donné de l’histoire, les Juifs l’avaient quittée pour aller aux quatre coins du globe en quête de fortune et de confort, il n’en demeure pas moins qu’ils y restent toujours attachés. C’est ainsi que face aux obstacles rédhibitoires institutionnels et sociétaux, et enfin la Shoah, les occidentaux, notamment le Royaume-Uni, décident de bâtir un foyer national juif dans les années 30. Cette idée est concrétisée en 1948 par la création de l’Etat d’Israël, en Palestine, sous la férule de Ben Gourion qui en devient le Premier ministre. Les Juifs du monde entier y affluent. Pour ne pas fâcher outrancièrement les arabes auxquels des terres ont été arrachées ou achetées, on leur crée un Etat. Ce qui n’évite pas, l’année suivante, la première guerre entre l’Etat d’Israël et les pays arabes. C’est le début du conflit qui perdure et qui a exacerbé la situation de haine entre Israéliens et Arabes qui n’ont plus jamais cessé de se regarder en chiens de faïence, en antisémites et islamophobes, deux postures irréconciliables. Tous les responsables d’un côté ou de l’autre, qui ont voulu transgresser cette logique en préconisant des initiatives de rapprochements ont été trucidés par des ultras de l’autre bord, voire par les leurs (Anouar El-Sadate, Yitzhak Rabin).
Pour de nombreux observateurs avisés, la solution de deux Etats, vivant en paix, est sans doute la meilleure, mais elle est inacceptable pour les extrémistes arabes pour lesquels l’existence de l’Etat d’Israël est tout simplement inadmissible. Il faut se souvenir que de 1948 à 1967, l’ensemble des Etats arabes a toujours officiellement ignoré l’existence de l’Etat hébreu. L’antisémitisme et l’islamophobie ont bien gangrené le Proche-Orient.
Abraham Kayoko Doré