L’Assemblée générale de l’UFDG s’est tenue le 7 octobre au siège du parti à Commandayah. Au menu, la fête du 2 octobre, la rentrée scolaire, le flou autour de la transition…

Le 2 octobre, les Guinéens ont célébré le 65e anniversaire de l’accession du pays à l’indépendance. Cette année, les autorités de la transition ont décidé de fêter seules à Kaloum, ou du moins avec l’armée. Un défilé à huis-clos puisque le centre administratif était fermé à la circulation et le reste du pays laissé pratiquement à la merci des citoyens. Résultats, anarchie, embouteillages et accidents parfois mortels. A l’Assemblée générale de l’Union des forces démocratiques de Guinée samedi, le président de séance, Fodé Oussou Fofana, a dénoncé une stratégie non payante : « L’indépendance de la Guinée n’est pas réservée à une entité, mais personne ne pouvait accéder à Kaloum, alors les Guinéens ont réagi autrement. Ils se sont mobilisés à leur façon. Nous déplorons le fait qu’ils n’aient pas été encadrés…Chacun faisait ce qu’il voulait, nous n’avions jamais vu cela. Le 2 octobre n’est pas la fête de l’armée, mais des Guinéens. Kaloum était fermé, alors qu’il y avait des malades, d’autres urgences, ce n’était pas une bonne idée. Nous devons tirer les leçons ».   

Officiellement, élèves et encadreurs ont repris le chemin de l’école le 3 octobre. Mais dans les écoles publiques, les cours ont encore du mal à véritablement démarrer. La faute à des parents qui n’ont pas encore pu réunir toutes les fournitures nécessaires, mais aussi à une incompréhension entre le gouvernement et les enseignants contractuels. Ces derniers réclament toujours 9 mois d’arriérés de primes qu’on leur doit avant de reprendre la craie. Fodé Oussou Fofana impute la responsabilité aux nouvelles autorités : « Aujourd’hui, les enfants ne peuvent pas aller à l’école, les parents n’ont rien… Le ministre de l’Education doit se remettre en cause. Il a prouvé son incapacité à gérer ce département, il doit démissionner… Les routes peuvent attendre, mais l’éducation n’attend pas ».

Au début de la transition, le CNRD a lancé des consultations avec différentes coalitions politiques. Des partis politiques, l’UFDG, le RPG, l’UFR notamment, n’ont pas voulu s’associer à ces rencontres qu’ils qualifient de simulacre de dialogue. Ils accusent la junte de « monologuer » avec ses soutiens. Aujourd’hui, même ceux qui ont participé à ce cadre ne voient plus clair dans la gestion du chronogramme. Le vice-président de l’UFDG les appelle à les rejoindre pour mettre la pression sur le CNRD  afin que celui-ci se bouge : « Il faut qu’on se retrouve, ne serait-ce que pour faire un mémorandum au colonel Doumbouya. Il doit nous dire quand est-ce que la transition va finir. Pour nous, un cadre de dialogue doit être structuré. Ces acteurs n’ont qu’à revenir, nous allons discuter pour que le colonel (Mamadi Doumbouya) nous dise quand et comment les élections vont être organisées ».

Fodé Oussou a aussi dénoncé les restrictions du site d’informations guineemation.com depuis maintenant près de deux mois. Il appelle la Haute Autorité de la Communication à se bouger pour que cette situation cesse.

Yacine Diallo