Les responsables du Forum des forces sociales de Guinée (FFSG) ont animé une conférence de presse à la maison de la presse au quartier Minière le samedi 7 octobre. Ils ont parlé de la politique sociale, économique et monétaire du CNRD ainsi que de ses conséquences sur la stabilité du pays.
Abdoul Sacko, Coordinateur du Forum des forces sociales de Guinée, a entamé son intervention par dénoncer le blocage de l’accès au site d’information www.guineematin.com « Qui s’attaque aux médias veut éteindre toute possibilité de visibilité de ce que nous menons en termes d’actions », dénonce-t-il avant d’inviter les autorités à s’impliquer pour débloquer le site d’information.
Concernant la gestion de la transition, le coordinateur du FFSG a indiqué que sa structure a fait une évaluation de la politique sociale, économique et monétaire du CNRD. « Nous avons vu tantôt que les orientations ont changé. Désormais, avec le CNRD ce sera du social à l’économie et le politique ». Seulement voilà, Abdoul Sacko ne comprend pas que les autorités se vantent que les caisses de l’Etat sont renflouées et qu’elles fassent recours à un emprunt obligatoire auprès des banques commerciales du pays. Une situation qu’il juge anormal. « Vous imaginez lorsque l’inflation est autour de 6 ou 7% comment la banque centrale peut s’endetter autour de 13% alors que le taux de la banque centrale ce sont des taux indicateurs. C’est sur la base de ce taux que les tierces personnes, les entreprises, le secteur privé peuvent contracter des dettes. C’est archi-faux ou inimaginable que l’inflation soit à 6% et que la banque centrale emprunte à 13%, c’est extraordinaire », a déclaré le coordinateur du forum des forces sociales.
Selon lui, en tant que structure d’alerte, d’information et de proposition, le FFSG avait conseillé au CNRD de se focaliser, en termes de chantier, sur le retour à l’ordre constitutionnel. A côté, mener des actions qui vont dans le sens d’améliorer les conditions de vie des populations. « A un moment donné avec les ambitions du CNRD, nous avions dit que notre pays risquait un surendettement. On nous avait dit que nous ne comprenons pas ce qui se trouve dans les caisses de l’Etat, que les caisses de l’Etat sont pleines à craquer… »
Abdoul Sacko met en garde les partenaires, bi et multi latéraux qui vont considérer que la transition est une opportunité d’avoir des accords. « Au sortir de la transition, nous allons nous battre pour que les autorités civiles qui viendront revoient tous les accords qui ont été signés, qui ne sont pas en phase avec les lois du pays ».
Quant à Boubacar Biro Barry, membre du bureau du Forum des forces sociales, il a dénoncé l’impréparation des autorités chargées de l’Education par rapport à l’ouverture des classes. Notamment le manque de tables-bancs, le manque d’enseignants dans plusieurs écoles du pays. Il a évoqué la situation des enseignants contractuels qui peinent à recevoir leur salaire depuis plusieurs mois, avant d’inviter les autorités de prendre en compte la revendication de ces derniers.
Mamadou Adama Diallo