Ce prix est attribué à des personnalités africaines exceptionnelles, en récompense à leur engagement pour la démocratie, la paix, les droits de l’homme et la recherche, entre autres.
Le « Prix allemand pour l’Afrique » au titre de l’année 2023 a été remis, à Berlin, à une plateforme féminine camerounais dénommé « 1re Convention nationale des femmes pour la paix au Cameroun », et ce, en récompense à sa contribution significative à la résolution des conflits et son travail pionnier de promotion du dialogue pour la paix et la réconciliation au Cameroun. Institué par la Fondation allemande pour l’Afrique (Deutsche Afrika Stiftung, DAS), ce prix est attribué, depuis 1993, à des personnalités africaines exceptionnelles en récompense à leur engagement particulier pour la démocratie, la paix, les droits de l’homme, le développement durable, la recherche, l’art et la culture ou les questions sociales en Afrique.
Le prix a été remis aux trois représentantes de la plateforme camerounaise, à savoir : Sally Mboumien, rapporteuse spéciale pour les violences basées sur le genre (VBG), Esther Omam et Marthe Wandou, toutes deux membres du Conseil des Sages de la plateforme. Selon la DAS, « c’est la toute première fois qu’un collectif reçoit cette prestigieuse distinction ». Les trois lauréates ont été reçues par Mme Svenja Schulze, la ministre fédérale allemande de la Coopération économique et du développement (BMZ). La « 1re Convention nationale des femmes pour la paix au Cameroun » comprend, aujourd’hui, 80 organisations et plus de 1500 femmes issues des 10 régions et 58 arrondissements du pays.
« Un regroupement unique en son genre qui encourage la paix et le dialogue »
Elle « incarne un regroupement unique en son genre qui encourage la paix et le dialogue et est une source d’inspiration non seulement pour les femmes camerounaises, mais aussi pour le reste du continent africain et pour le monde », a indiqué la DAS. La plateforme effectue, a-t-on ajouté, un travail important, notamment auprès des personnes déplacées, pour la protection des enfants, pour l’éducation – y compris dans les zones de conflit – ou encore contre les VBG.
Le Cameroun est en proie, depuis 2017, à un conflit meurtrier opposant l’armée aux groupes séparatistes des deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, qui ont proclamé, la même année, l’indépendance de ces régions en tant que « République fédérale d’Ambazonie ». Dans la région de l’Extrême-Nord, le groupe terroriste Boko Haram commet, depuis 2014, des attaques meurtrières et des enlèvements. Dans la région de l’Est, les rebelles Seleka de la République Centrafricaine (RCA) voisine commettent des crimes violents contre la population.
Ces trois conflits armés sont responsables d’environ deux millions de réfugiés et de personnes déplacées à l’intérieur du pays. Fondation non-partisane, la DAS bénéficie, depuis sa création en 1978, du soutien institutionnel du ministère fédéral allemand des Affaires étrangères. Elle est engagée dans la mise en œuvre des lignes directives de la politique africaine de Berlin et conseille le gouvernement fédéral allemand sur les sujets en lien avec l’Afrique. L’une de ses principales tâches est également de véhiculer une image différenciée de l’Afrique dans la sphère politique et auprès du public en Allemagne.
Dpa (Agence de presse allemande), service Afrique