C’est dans la soirée du lundi 20 septembre 2023, que les résultats de l’élection présidentielle 2023, ont été proclamés. Le challenger Joseph Boakai a obtenu 50,64% alors que le Président sortant Georges Mannet Weah en a recueilli 40,36%. Mais dès le vendredi 17 novembre, le perdant a, très sportivement et avec beaucoup de fair-play, félicité le vainqueur avant d’inviter ses partisans au calme et à la sérénité. Magnifique geste à la fois de démocratie et d’humilité auquel sont peu coutumiers celles et ceux qui peuplent le continent d’ébène.
Non seulement, Mister Georges Mannet Weah n’a pas cherché obstinément à plomber le processus électoral par des stratagèmes répandus en Afrique, mais a demandé à ses militants et militantes d’accepter le verdict des urnes et d’éviter les troubles. Ni lui-même, ni les responsables de son parti et des formations alliées n’ont eu de propos va-t-en-guerre outranciers. Toutes choses porteuses de germes de graves conflits post-électoraux dont on connait les conséquences catastrophiques.
Il faut dire que le cas libérien est exemplaire. Durant une décennie, les Libériens ont souffert des affres d’une atroce guerre civile. Ils ne veulent (ou ne peuvent) s’amuser avec le feu. « Chat échaudé craint l’eau froide ». Aussi, l’ancien Président libérien n’est-il pas coutumier de la gloire ? Il a paradé au firmament du football mondial. Il est ballon d’or. Son geste est une contribution inestimable à la promotion, la consolidation et à l’enracinement de la démocratie. Il doit dorénavant inspirer la classe politique, en Afrique.
L’organisation de cette élection présidentielle libérienne doit être le modèle que devraient suivre les Organes de gestion des élections (OGE) dont, enfin de compte, on ne voit pas l’indépendance, tant ils sont inféodés aux pouvoirs en place. Ils sont tout bonnement un échec patent. Réclamés à cops et à cris par les partis d’oppositions, ils sont devenus partout l’épouvantail, lors des processus électoraux, de ces mêmes partis. Les OGE agissent presque toujours de connivence avec la majorité présidentielle aux dépens de l’opposition. Si l’exemple libérien prospère, la démocratie et le vote transparent et équitable auront fait un bond prodigieux, sous les tropiques africaines. Et Mister Georges Mannet Weah aura obtenu son second ballon d’or !
Abraham Kayoko Doré