A Coronthie (Kaloum), les agents de la Protection civile se battent encore pour éteindre les dernières flammes qui ont consumé le dépôt de carburant, 72h après le sinistre. Dans la cité, les spéculations ne cessent de monter crescendo. Dans la soirée du 20 décembre, une rumeur selon laquelle une nouvelle explosion aurait eu lieu a couru, elle a rapidement été démentie. En parallèle, les autorités de la transition s’emploient à donner, bien qu’au compte-goutte, les détails de l’état des restes du dépôt et des pertes enregistrées. A l’issue d’une réunion, les mises à jour suivantes auraient été faites, selon un ex-journaleux de la RTG, sur Facebook.      

« Incendie au principal dépôt d’hydrocarbures de Conakry : voici l’essentiel sur l’urgence !

La perte des capacités de stockage est de : Essence : 29 000 m3 ; Gasoil : 60 000 m3 ; Jet : 3 500 m3 ». Il ajoute : « Sur les 13 bacs du dépôt de Kaloum, entièrement hors service, il y a 10 d’essence, 2 de Jet et 1 de Gasoil. Au dépôt de Coronthie, le gouvernement précise que les 5 bacs qui s’y trouvent n’ont pas été affectés. Mais il n’y a que des stocks de HFO (20 000 m3) et Gasoil (63 000 m3).

C’est clair donc qu’à date, il n’y a pas de réserves d’essence à Conakry. Il faut rationaliser les stocks disponibles à l’intérieur du pays, dont on ignore pour l’instant, la quantité.

Et depuis le lundi du drame, le gouvernement a décidé d’accorder, tout d’abord, la priorité à l’approvisionnement de la Société d’électricité de Guinée (EDG) en HFO. Ainsi, à très court terme (sur 10 jours), il a été décidé notamment de : – réquisitionner les stocks des compagnies pétrolières disponibles à Coronthie de 4 000 tonnes ; – réceptionner les 5 citernes en provenance de la CBG ; – accorder une dérogation à certaines citernes, avec escorte, pour faciliter l’approvisionnement d’EDG en HFO.

À court terme, l’Etat a jugé nécessaire de réquisitionner le stock de la CBG (16 800 tonnes) et il a été demandé à la compagnie minière de réceptionner, de toute urgence, le bateau de 33 000 tonnes de HFO de SONAP qui était en rade.

Ce constat d’étape et ces mesures d’urgence sont tirés des conclusions de la réunion de crise de la Société guinéenne du pétrole avec les acteurs essentiels du secteur », a écrit le confrère.

 Par rapport au drame humain, il écrit que « sur 212 blessés reçus dans les services sanitaires, 127 ont déjà regagné leurs familles. On compte encore 85 hospitalisés dont 4 sous soins intensifs. Malheureusement, en dépit des immenses efforts de nos agents de santé, 4 malades ont encore perdu la vie, portant à 18, le nombre total de décès. »

Ce bilan humain a été confirmé par le gouvernement, dans un communiqué lu sur la télé-bidon nationale par son porte-parole, Ousmane Gaoual Diallo, le 19 décembre.

Yacine