En Tunisie, le journaliste Zied el-Heni a été arrêté après des propos tenus sur les ondes d’une radio privée. Ce journaliste, qui s’est illustré à de nombreuses reprises dans sa critique du pouvoir en place, que ce soit sous l’ancien président Ben Ali, après la révolution ou aujourd’hui sous le président Kaïs Saïed, est un habitué des arrestations. Mais celle-ci illustre la répression contre la presse depuis le raidissement du régime à Tunis.
Retour à la case prison pour Zied el-Heni. Le journaliste n’a pas sa langue dans sa poche et ne cache pas son opposition au régime du président Kaïs Saïed, dont il martèle vouloir la chute : il s’est à nouveau attiré les foudres de la justice.
Quelques heures seulement après avoir critiqué l’inaction supposée de la ministre du Commerce, qu’il a qualifié de « kazi » (soit « guignole », en arabe tunisien) à l’antenne, le journaliste a été placé en garde à vue et a passé la nuit en détention.
En juin dernier déjà, il avait été arrêté pendant 48 heures pour avoir critiqué un article de loi condamnant l’offense au chef de l’État.
Ces arrestations interviennent alors que la Tunisie s’est dotée en 2022 d’un décret « 54 » qui punit la diffusion de « fausses nouvelles » et qui a facilité les poursuites judiciaires à l’encontre de journalistes ou de personnalités publiques dissidentes.
Depuis la prise des pleins-pouvoirs par le président Kaïs Saïed en 2021, la Tunisie a perdu 48 places au classement de la liberté de la presse de l’ONG Reporters sans frontières (RSF), passant de la 73ème place à la 121ème sur 180 pays.
Par RFI