Le 21 janvier, les membres de la Convergence des coalitions des partis politiques et faitières de la société civile, CCPF, étaient en conclave. Ils émettent des doutes sur la conduite de la transition.
Lansana Kouyaté, Bah Oury et compagnie voient-il le vent tourner en leur défaveur ? On est bien tenté de se poser la question. Ces politiques, réunis au sein de la Convergence des coalitions des partis politiques et faitières de la société civile, tentent de mettre subtilement la pression sur les autorités de la transition. Alors qu’on est à moins d’un an officiellement de la fin de la transition, officiellement, chez le CNRD, la question du retour à l’ordre constitutionnel est comme une sorte de patate chaude. Les acteurs politiques ayant participé au cadre du dialogue (sans la participation de ténors) veulent en savoir plus sur le chronogramme des 24 mois de transition signé avec la CEDEAO. Ils se sont réunis le 21 janvier deux heures durant, pour plancher sur la mise en œuvre des 35 résolutions issues dudit cadre du dialogue et le retour des civils au pouvoir. Ils saluent certes les « éléments positifs constatés dans la conduite de la transition», mais expriment des doutes sur certains pans de celle-ci. Ils souhaitent y voir plus clair. Lansana Kouyaté, le président de séance, annonce la mise en place d’une commission pour l’écriture d’un mémorandum à adresser au Premier ministre, Bernard Goumou, et au Président de la transition, colonel Mamadi Doumbouya : « Partout où on a des certitudes, on les a salués. Que les choses avancent à grands pas ou à petits pas, nous les saluons, parce que c’est un processus qui doit aboutir aux élections. Là où nous avons des doutes, on en a discuté pendant de longues heures, nous avons décidé de faire un mémorandum, par une partie des leaders de notre conférence, pour voir les autorités, leur expliquer nos inquiétudes, nos appréhensions ».
Ce mémorandum retracera les manquements constatés dans l’application des 35 résolutions issues du dialogue politiques inter-guinéen. Il évoquera également, selon le président du PEDN, la situation sociale, économique et politique du pays, qui devient de plus en plus tendue : « Ce point a fait l’objet de beaucoup de discussions ». La commission qui sera mise en place tentera, dans un premier temps de rencontrer le Premier ministre pour le lui déposer et par la suite le Président de la Transition.
A ce stade, on n’est pas certain qu’une telle démarche puisse faire fléchir le CRND. Ce dernier, la tête sur le guidon, fonce sur son agenda que beaucoup jugent occulte. Il ne calcule pratiquement ni les acteurs qui ont participé au dialogue ni ceux qui ne l’ont pas fait. Les trois facilitatrices qui avaient obtenu les 35 résolutions qui font objet de débat au sein de la CCPF ont été remerciées. Désormais, c’est au ministère de l’Administration du territoire de s’occuper du dialogue. Mais avec qui ?
Yacine Diallo