Dans le cadre de la veille sur les engagements pris par les parties prenantes dans le projet de construction du chemin de fer de Simandou appelé Trans-Guinéen, le Comité de suivi et de documentation des impacts du projet basé à Mamou a publié son deuxième rapport trimestriel, la semaine dernière dans la sous-préfecture de Ouré Kaba (Mamou). L’objectif est de promouvoir le respect des obligations légales et contractuelles des entreprises de Simandou et de l’Etat à travers le suivi citoyen et le plaidoyer. Pour cela, le Comité s’active sur le terrain à informer et à sensibiliser les communautés impactées sur les risques et les enjeux du projet.
Mamadou Djoudja Sow, le coordinateur du Comité de suivi, s’est réjoui de la présence des autorités locales et des agents en charge de relation communautaire de Winning Consortium Simandou, lors de la présentation du rapport à Mamou. Toutefois, il indique que les difficultés persistent. C’est pourquoi, le comité ne cesse de sensibiliser les communautés riveraines, documente les impacts pour voir ces communautés rétablies dans leur droit. « Pour le moment, il y a plus de difficultés que d’avantages, parce que les communautés impactées disent que la compensation a été mal faite. Elles dénoncent aussi le dépassement et l’envahissement de la boue rouge dans leurs champs. » Selon lui, pendant la saison des pluies le Comité enregistre beaucoup plus de plaintes. Parce que l’accès aux champs est bloqué. Conséquences, les moyens de subsistance des villageois sont fortement affectés.
Malgré tout, Mamadou Djoudja Sow affirme qu’il se bat avec son équipe, pour régler les différends par la voie pacifique. « Il faut que la population de Ouré-Kaba sache que le mont Simandou est loin d’elle certes, mais le mont Simandou, c’est la Guinée d’abord. Parce que le train passera ici, quel sera son impact ? Qu’est-ce que nous allons avoir comme gain ? »
Selon le Coordinateur, pendant trois mois d’exercice, le Comité de suivi et de documentation a fait 17 séances de sensibilisation dans 12 villages, 500 personnes auraient été touchées dont 137 femmes et 5 districts impactés. Il plaide pour que les autorités locales et administratives ainsi que la société Winning Simandou s’impliquent davantage pour les aider, à ce que les droits des communautés affectées soient respectés.
Depuis le début du projet, le Comité de suivi et de documentation des impacts du projet Simandou appuyé par l’ONG Action Mines Guinée, sensibilise les communautés sur les voies de recours légales, en cas de violation de leurs droits. A travers la documentation des impacts, ensuite engager une campagne de plaidoyers auprès des entreprises et autorités (locales et centrales), et finalement produire des rapports de plaidoyer à adresser aux entreprises et à l’Etat, pour être entendues.
Ibn Adama