Les drames se sont multipliés la semaine dernière. Deux corps ont été retrouvés sur les voies ferrées des compagnies minières RUSAL et CBK à Cona-crime. Un bébé a rendu l’âme à l’hosto préfectoral de Macenta, en Guinée-Forestière. Les circonstances de ces tragédies en série sont encore floues.
Le vendredi 12 avril, vers 6 heures du matin, à Bantounka 2, près du rond-point Cosa, commune de Ratoma, un corps a été découvert près de la voie ferrée du train minéralier de RUSAL (…). La victime, un homme d’une quarantaine d’années, serait morte d’un accident de la circulation. Mais d’aucuns parlent d’un crime.
L’homme n’a pas été identifié par les autorités. Une enquête a été ouverte par la police locale pour déterminer les circonstances exactes de sa mort. Selon les témoignages, la victime aurait été impliquée dans un accident de la circulation qui lui a été fatal. Thierno Amadou Diallo, chef du quartier de Bantounka 2, a reçu un appel anonyme, avant celui du Commissaire central de la Police. Il s’est rendu sur les lieux : « On ne m’a pas réellement dit de quoi il est décédé. Le corps a été trouvé près des rails, mais les blessures sur son visage laissent présager à un accident. Il n’est pas de mon quartier ».
Ce n’est pas la première fois qu’un corps est retrouvé à Bantounka 2. Thierno Amadou est conscient de l’insécurité qui bat son plein dans son quartier, mais pas que. « On a découvert plusieurs corps dans ce quartier, mais l’insécurité, c’est dans tous les quartiers de Conakry », a-t-il rappelé. « Personne n’ose sortir dans les ruelles du quartier à partir de 23h ou 00 heure », souligne-t-il avant d’inviter les services de sécurité à faire des patrouilles nocturnes, pour le bien-être de sa circonscription.
Les services de sécurité ont pris le corps, pour des « examens nécessaires ». Comme pour dire qu’une enquête est ouverte. Les autorités locales appellent à la collaboration de toute personne détenant des informations pouvant identifier la victime ou faire progresser l’enquête. La police scientifique, jure la main sur le palpitant, de faire toute la lumière sur cette affaire.
Une découverte macabre en crache une autre
Dans la nuit du mercredi 10 au jeudi 11 avril, un vendeur de marmites a été retrouvé mort, jambe amputée, sur la voie ferrée du train minéralier de la CBK (…) à la T8 (Cimenterie). Mamadou Dian Barry, originaire de la sous-préfecture de Bantighel, buisson de Pita, aurait été tué par le train. D’aucuns nient cette hypothèse, arguant qu’il n’y avait aucune trace de sang autour de la victime. Pour ces témoins, Mamadou Dian aurait été tué ailleurs, avant que son corps ne « soit déposé sur la voie ferrée ». Son collaborateur, Mamadou Alpha Bah, indique que les autorités ont fait le constat et rendu le corps à la famille. Mamadou Dian Barry a été enterré dans l’après-midi du 11 avril, au cimetière de la T8.
Un bébé tué à Macenta
L’insécurité ne concerne pas que Cona-cris. Le 11 avril, à Macenta, buisson de la Guinée-Forestière, un bébé de huit mois aurait été empoisonné dans le district de Booh. Une certaine Kébé Bilivogui est accusée d’avoir empoisonné le rejeton de sa coépouse. Elle a échappé à un lynchage par une foule en colère. L’intervention urgente du prési du district a sauvé, pour l’heure, Kébé Bilivogui. La foule a manifesté et menacé de récupérer la présumée assassine. La Gendarmerie a rétabli l’ordre, avant d’ouvrir une enquête pour trouver le ou les coupables.
Kébé Bilivogui a été placée sous mandat de dépôt en attendant son procès. Dominique Loua, procureur de la République près le TPI de Macenta a été saisi dans cette affaire. Il la raconte en ces termes : « La population voulait lyncher la dame. Le président du district a réussi à l’extirper, pour la conduire dans un endroit sûr avant l’arrivée de la Gendarmerie. Les enquêtes ont été ouvertes. Le procès-verbal a été dressé. Kébé Bilivogui a été déférée devant notre Tribunal. Au parquet, nous avons demandé le résultat de l’autopsie, parce que l’enfant supposé empoisonné n’est pas mort sur place. Il est arrivé à l’hôpital préfectoral de Macenta dans un état très critique. Après avoir eu le rapport médical, nous avons placé le dossier de la procédure. C’est une affaire de crime, nous avons ouvert une information judiciaire. La dame a été auditionnée. Elle nie catégoriquement les faits qui lui sont reprochés, mais les enquêtes se poursuivent, le juge décidera de culpabilité ». Si Kébé Bilivogui est inculpée, elle sera jugée par un Tribunal criminel.
Abdoulaye Pellel Bah