Après la mort des trois jeunes lors des violences qui ont secoué Keïtayah le weekend dernier, les autorités commencent à se bouger. Trois agents de la BAC, Brigade anti-criminalité N°12, viennent d’être mis aux arrêts.
Le quartier Keïtayah était en ébullition vendredi soir et une partie du samedi. Une patrouille de la Brigade anti-criminalité n°12 dans une zone (temple) où des jeunes se retrouvent pour fumer des stupéfiants a tourné au drame. Cette unité, après altercation, aurait fait des tirs de sommation. Un jeune, touché à la poitrine, a succombé à ses blessures. Sa mort a mis les jeunes du quartier dans tout leur état. Ils ont investi la rue, barricadé les ruelles pour exprimer leur colère. Ils ont affronté les forces de l’ordre toute la journée du vendredi et une bonne partie du samedi.
Le célèbre carrefour Georges était méconnaissable. Ces affrontements ont donné lieu à deux nouveaux morts. Deux autres jeunes fauchés par balles pendant les échauffourées. Ces cas de morts ont suscité un énorme tollé dans la cité. Face aux critiques, les autorités prennent les choses en main. Le Haut Commandement de la gendarmerie aurait ordonné l’interpellation des auteurs de ces meurtres. Trois agents se trouveraient au PM3 pour « coups et blessures ayant entraîné la mort.» Une information notifiée à la famille de l’une des victimes, Jean Luc Dramou.
Pour le moment, le parquet de Dubréka reste en marge, en attendant les plaintes des familles des défunts pour que la machine judiciaire s’enclenche.
Pourvu que ces enquêtes ne soient pas comme lorsque d’autres jeunes ont été tués pendant les manifestations de par le passé.
Yacine Diallo