La Bundeswehr voulait conserver sa dernière base en Afrique de l’Ouest et s’est montrée très conciliante avec les putschistes, mais aucun accord n’a été trouvé. Le projet est finalement abandonné.
Le gouvernement allemand a décidé de fermer sa base aérienne au Niger. Cette décision fait suite à l’échec des négociations sur l’immunité juridique des soldats allemands déployés sur place. La base de Niamey devrait être fermée d’ici le 31 août et les troupes rapatriées, a annoncé le ministère de la Défense aux députés. Compte tenu des derniers développements, le gouvernement allemand a « réévalué » la coopération avec le Niger.
« Le projet d’accord transmis par le Niger ne peut pas nous servir de base pour des négociations sur un accord, ni par son caractère, ni par son contenu », a indiqué le ministère. « L’immunité pour les soldats allemands n’y est pas accordée. Parallèlement, nous n’avons pas le temps de négocier un nouvel accord, les positions sont trop divergentes ».
Dans le cadre de ce projet d’accord jugé insuffisant, il a été décidé de suspendre les négociations sur un accord de statut et de « ne plus poursuivre » la coopération militaire ainsi que les projets de renforcement des capacités, qui étaient sous la responsabilité du ministère de la Défense et du ministère des Affaires étrangères.
La base a servi de centre logistique pour la mission de l’ONU au Mali, la MINUSMA, qui a pris fin. En tant que point de transbordement pour le matériel et le personnel, la base continuait d’offrir des possibilités d’action dans cette région stratégique, notamment pour des opérations d’évacuation et des situations d’urgence, et montrait également la présence militaire allemande dans cette zone. La Russie est de plus en plus active militairement dans la région.
Le 26 juillet dernier, l’armée a pris le pouvoir au Niger. Le ministre de la Défense d’Allemagne, Boris Pistorius, s’était engagé à poursuivre la coopération avec les putschistes dans une moindre mesure et sous certaines conditions. Après les coups d’Etat au Mali et au Burkina Faso voisins, le Niger a longtemps été considéré comme le dernier partenaire démocratique de l’Europe et des Etats-Unis dans le Sahel pour lutter contre le terrorisme. Depuis des années, des milices islamistes proches d’Al-Qaïda et de l’EI se répandent dans la région.
Dpa (Agence de presse allemande), service Afrique