« Le Président de la République, Chef de l’État, le Général de corps d’armée Mamadi Doumbouya a mandaté le Premier ministre à New York pour le représenter aux travaux de la 79ème session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies… Le Chef du gouvernement a quitté Conakry accompagné d’une forte délégation composée notamment des ministres en Charge des Affaires étrangères, Dr Morissanda Kouyaté, de l’Environnement, Mme Djami Diallo, de l’Enseignement pré-universitaire, M. Jean Paul Cédy et de la Promotion féminine, Mme Charlotte Daffé.»

Aussi, peut-on conclure que « les oui, mais » entre le PM et le patron du CNRD sur la répartition des rôles au sein de la délégation ont rejoint les calendes grecques. Des informations dignes de foi ont circulé à la veille du départ de la mission à destination de New-York, faisant état de tiraillements entre Bah Oury et Mory Sans Dents Kouyaté sur « le missionnaire le plus indiqué pour porter la voix du chef de l’État guinéen à la Tribune de la 79è session de l’assemblée générale de l’ONU. » Il semble qu’au plus fort des échanges entre les deux membres de l’équipe gouvernementale, la voix du Général Doumbouya ait été sollicitée pour faire basculer la balance.

A présent, l’opinion publique semble mieux fixée sur le chef de mission. A moins que Bah Oury ait décidé de ne tirer la couverture que de son seul côté, puisqu’il a précisé que « la délégation guinéenne, suivant les orientations du chef de l’État, va faire prévaloir les intérêts stratégiques de la Guinée sur les questions de paix et de stabilité, de développement, de jeunesse et de l’eau. La mobilisation internationale pour la sauvegarde du Massif du Fouta Djallon (Château d’eau de l’Afrique de l’Ouest) et le plaidoyer en vue de l’ouverture en Guinée de l’Institut international de coopération sud-sud seront au cœur des interventions.»

Bah Oury a laissé entendre que ce vaste programme s’accomplira à travers le Sommet de l’Avenir dans la perspective d’un nouveau pacte mondial pour la paix et le développement durable  le 22 et le 23 septembre, ensuite le discours à la tribune des Nations Unies le 28 septembre 2024. Il compte également sur de nombreuses rencontres de haut niveau pour aborder des questions de coopération bi et multinationales. Morissanda Kouyaté ne chômera donc pas.

En revanche, les Toto du pays n’ont pas encore évalué le poids que le gouvernement de Bah Oury accorde à l’Éducation nationale pour avoir inclus Jean Paul Cédy dans la mission à la veille de la rentrée scolaire. Il faudrait mobiliser davantage de ministres, autres que celui du Pré-Universitaire, suivis de leurs experts les plus perspicaces, pour aider la communauté internationale à nous aider à faire prévaloir nos intérêts stratégiques, notamment en matière de jeunesse, d’environnement et d’eau. Apparemment, nous sommes dépassés.

Pour la jeunesse, « on n’est pas seuls. »

De nombreuses autres couches juvéniles meurent au Sahara, en Libye, en Tunisie, en Méditerranée…A présent, Nicaragua est plus connu au marché Madina que Mandiana, Lola ou Koundara. Sûr que nous sommes sensibles au phénomène. A bord de l’avion présidentiel, Morissanda est allé chercher nos jeunes rescapés en Tunisie. C’est tout dire, mais l’exode persiste.

L’environnement est encore plus têtu. Les ordures maîtrisent le pays malgré la présence des caméras de télévision et des équipes ministérielles à toutes les séances d’assainissement mensuel. Plus nous assainissons, plus nous croulons sous les immondices. Mais, le véritable paradoxe est réservé à l’eau. A l’origine, la Guinée s’appelait le château de l’Afrique Occidentale. Aujourd’hui, elle n’est plus qu’un vulgaire sceau d’eau. Il faut plus que de discours à l’ONU, si structurés soient-ils, pour nous sortir du pétrin.

Oumar