L’ouverture des classes se profile à l’horizon. Les gens-saignants contractuels recalés au concours d’accès à la ponction publique ne connaissent toujours pas le sort qui leur sera réservé. Chez les syndicaleux sur qui ils comptent, c’est la confusion.
Le 18 septembre, le mystère du Travail et de la Ponction publique a présenté, avec boucan, l’arrêté d’engagement des bouffe-la-craie contractuels déclarés admis au concours d’accès à la Ponction publique. L’épilogue d’un dossier qui parasite l’enseignement pré-universitaire depuis le règne d’Alpha Grimpeur ? Pas vraiment. Les bouffe-la-craie contractuels non admis ne comptent pas rester à quai. Ils exigent des autorités leur engagement à la Ponction publique comme leurs camarades admis. Cela est loin d’être gagné. En tout cas, le ministre, lors de la cérémonie, a ignoré royalement leur situation : « C’est l’arrêté qui est là. Il reste juste quelques petits détails techniques, de reprographie, de mise en forme et d’archivage, car vous-même, vous aurez besoin de la copie numérique. Et c’est ce travail qui est en cours. Tout doit être fait. Il est signé et enregistré au Secrétariat général du gouvernement. A partir de là, vous pouvez déjà vous considérer comme des fonctionnaires… »
Faya François Bourouno, comme d’habitude, s’est contenté de bavarder que sur les contractuels admis. Même Alsény Mabinty Cas-marrant de la Coordination nationale des contractuels, pourtant fervent défenseur de la cause de ces bouffe-la-craie, considère que le chapitre est clos : « Vous avez réalisé le rêve de milliers d’enseignants-contractuels. Nous sommes satisfaits, nous ne pouvons dire que merci. » Saliflou-flou Cas-marrant, secrétaire gênant de la Fédération syndicale des professionnels de l’Education va plus loin. Il clame que le goubernement leur a clairement signifié qu’il ne disposerait pas de suffisamment de ressources financières, pour s’occuper des non admis : « Le gouvernement dit qu’il n’y a pas de moyens, qu’il ne peut prendre en charge sur le plan financier que les 10 mille enseignants admis. On est en train de travailler pour trouver une source de recettes, afin de les engager progressivement.» Il leur déconseille toute action tendant à fâcher la junte : « Nous sommes en train de mener des lobbyings sans violence. Je demande à tous les contractuels non admis de ne pas passer par la violence pour qu’ils soient engagés. Les syndicats de l’éducation, notamment, l’intersyndicale de l’éducation, la FSPE, le SLECG et le SNE, sont en train de se battre pour leur engagement. Il ne faudrait pas qu’ils nous obstruent le chemin.»
Cette lutte des gens-saignants contractuels était porté par le syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée. Aboubacar Soumah, le rebelle, semblait déterminé à tordre la main au gouvernement et l’amener à satisfaire les désidératas des bouffe-la-craie. Mais il n’y est pas parvenu. Le SLECG est même prêt à refiler la patate chaude. Il compte désormais sur l’inter-centrale CNTG-USTG : « Nous avons décidé de revoir nos plans, de ne plus aller en rangs dispersés. Maintenant, l’affaire est entre les mains de la Confédération nationale des travailleurs de Guinée, CNTG et de l’Union syndicale des travailleurs de Guinée, USTG. Le camarade Amadou Diallo n’est pas là, nous attendons son retour pour engager d’autres consultations. Mais c’est le temps de la réconciliation, c’est l’inter centrale CNTG-USTG qui mènera le combat maintenant. Nous préférons apaiser la situation », marmonne Mohamed Bangoura, porte-voix du SLECG. Les bouffe-la-craie se demandent à quel syndicaleux se vouer.
Yacine Diallo