L’école guinée-haine a rouvert ses portes ce 25 septembre. Officiellement. Mais nombreux élèves sont restés à la maison. Ceux qui ont repris le chemin de l’école, n’ont pu suivre les premiers cours, à cause de l’absence de leurs camarades.

Pour la rentrée scolaire 2024-2025, la majorité des élèves n’ont pas pointé du nez dans leurs établissements respectifs. Comme à leur habitude, ils ne reprendront pas le chemin de l’école avant plusieurs jours, malgré l’ouverture officielle des classes. Ce 25 septembre au lycée public Léopold Sédar Senghor de Yimbaya, dans la commune de Matoto, seuls trois élèves ont répondu présents, parmi 1 049 attendus. Sékouba Oularé, le pro-viseur, croit que la pluie sur Cona-cris y serait pour beaucoup. Les quinze bouffes-la-craie programmés, eux, ont pointé du nez, prêts à dispenser les premiers cours.

« Tout a été mis en œuvre pour la reprise des cours aujourd’hui. La Direction communale de l’éducation de Matoto nous a dotés de toutes les fournitures nécessaires, les emplois du temps sont disponibles depuis trois semaines. Mais, nous sommes étonnés de recevoir que trois lycéens, ce matin », déplore le pro-viseur. D’où son appel aux parents d’élèves, pour préparer leurs rejetons à reprendre le chemin de l’école. « On dit souvent qu’il n’y a pas de réussite aux examens nationaux, mais il faut savoir que les examens se préparent à l’ouverture, dès les premiers cours », déclare Sékouba Oularé, qui rappelle que l’ère « est à l’excellence », ou plutôt, à la refondation, « seuls les meilleurs seront admis. » Amen !

Nicolas Haba, élève de la 12ᵉ année, Sciences mathématiques, justifie sa présence au lycée Léopold Sédar Senghor, par le souci de respecter la décision du ministère de l’Enseignement pré-universitaire et de l’Alphabétisation qui a fixé la rentrée des classes ce 25 septembre. « Je voulais aussi suivre les premiers cours du programme d’enseignement, comme ça, je pourrais être en avance sur le programme par rapport à mes camarades. Malheureusement, il n’y a pas eu de cours. Je demande à tous mes camarades de reprendre les cours, sinon, leur absence prolongée nous mettra en retard par rapport au programme », indique-t-il.

Même son de cloche chez Sadio Barry, son camarade de classe, qui réitère : « L’ouverture des classes, c’est aujourd’hui, je suis venu pour commencer mes cours de cette année. Puisque nous ne sommes que deux, on n’a pas pu suivre un seul cours…»

Cinq élèves au collège

À côté du lycée public Léopold Sédar Senghor, se trouve le collège public Yaguine et Fodé de Yimbaya. Là aussi, faute d’élèves, aucun cours n’a pu être dispensé. Aux environs de 9h, des bouffes-la-craie, notamment des nounous, ont repris le chemin de la maison, après avoir émargé, pour la présence. Cinq collégiens seulement étaient présents dont Oumar Doumbouya, de la 9ᵉ année. « Je suis arrivé à l’école à 8h, sous la pluie, dans l’espoir de connaitre l’emploi du temps. En vain. Les enseignants nous ont dit de rentrer et de revenir demain jeudi, pour les cours. Mais, je n’en suis pas sûr, puisque, les cours commencent généralement après une semaine de l’ouverture des classes. Toutefois, je continuerai à venir à l’école jusqu’au début effectif des cours », assure-t-il.

Kabassan Condé, le principal, déplore l’absence considérable des élèves. « On ne parle de la reprise des cours lorsqu’il y a élèves et professeurs. Aujourd’hui, les élèves n’ont pas répondu, par contre, les enseignants attendus sont là. Or, l’objectif était la reprise effective des cours…», rappelle-t-il.

Habituellement, les élèves ne reprennent les cours qu’après la célébration du 2-Octobre, fête anniversaire de l’indépendance nationale.

Yaya  Doumbouya