El Hadj Nouhou Diallo, présumé auteur d’un viol suivi d’avortement à Wanindara, Commune de Lambanyi, a bénéficié d’« une liberté conditionnelle », le 3 novembre. Ce lundi 4 novembre, les membres de la famille de la victime ont assiégé l’école du présumé auteur, pour protester contre sa libération.
Le 23 octobre dernier, El Hadj Nouhou Diallo a été inculpé par un juge d’instruction du tribunal de première instance de Dixinn, puis placé sous mandat de dépôt à la Maison centrale de Conakry. Sa libération, après plus de dix jours passés au gnouf, irrite la famille de Rouguiatou Diallo. Cette dernière, âgée de 17 ans et élève au Groupe scolaire Diallo EL Hadj Nouhou 2, fondé par le présumé violeur, est la victime.
Tidiane Sow, proche de Rouguiatou Diallo, ne digère pas la libération du présumé violeur : « El Hadj Nouhou a été libéré par la justice, cela nous a choqués. Nous ne sommes pas contents et la famille a décidé d’aller à l’école où notre fille étudiait pour dire aux élèves de rentrer. Nous leur avons instruit de dire à leurs parents que c’est en guise de solidarité qu’ils ont été sortis de l’école. »
Tidiane Sow dit avoir été à la Cour d’appel de Conakry, pour tenter de reprendre les pièces à conviction qu’il a préalablement fournies à la justice : « Je leur ai demandé de me restituer les preuves, parce qu’il est libre. Ils m’ont dit qu’ils en ont besoin toujours. » Monsieur Sow soutient que l’accusé se gargarise de sa libération et clame son innocence sur les réseaux sociaux. « Quand il est sorti de la prison, il fait des audio qu’il partage dans des plateformes WhatsApp, entre autres, pour clamer son innocence et remercier la justice. Ce qui est une insulte », rumine-t-il.
Motus et bouche cousue
Alitée dans une clinique de la place depuis un certain temps, Rouguiatou Diallo est contrainte de subir des nouvelles interventions chirurgicales. En tout cas, c’est ce qu’a laissé entendre notre interlocuteur : « J’ai été appelé pour aller à l’hôpital de Donka, car la fille doit subir aujourd’hui d’autres opérations qu’elle avait déjà faites au niveau du ventre et des pieds. (…) Nous demandons une bonne justice, qu’on nous confronte au présumé auteur, chacun va s’expliquer. Comment se fait-il que le médecin, le tenancier du motel sont tous en prison, alors que l’acteur principal est libre de ses mouvements ? »
Joint au téléphone, Me Abdoulaye Keita, avocat d’El Hadj Nouhou, n’a pas répondu à notre sollicitation : « Le moment venu, je vais communiquer », a-t-il coupé court.
Souleymane Bah