En misant sur la transformation de la tomate en produits dérivés, Fatoumata espère réduire les pertes post-récolte et valoriser davantage ce légume-fruit.
Fatoumata Keïta a grandi dans une famille où la transformation agroalimentaire est un savoir-faire qui se transmet de génération en génération. Devenue adulte, la Malienne a suivi un cursus universitaire en sciences agroéconomiques afin de pouvoir être en mesure de perpétuer cette tradition qu’elle a héritée de ses grands-mères.
Après plusieurs stages d’apprentissage auprès de structures et coopératives agricoles, elle crée « Touma Tomate », une startup transformant le surplus des producteurs de tomates en produits dérivés (concentré, poudre, purée et Ketchup). Créée officiellement en 2022 à Ségou, une ville située à 245 kilomètres au nord-est de la capitale Bamako, l’entreprise emploie six personnes.
À travers cette entreprise, la jeune femme de 24 ans s’est fixé comme priorité de réduire les pertes post-récolte dans la filière de la tomate et de valoriser cette ressource locale, en veillant à fournir à la population des produits dérivés naturels.
En Afrique subsaharienne, les pertes post-récolte de fruits et de légumes dans les exploitations agricoles atteignent 50 pour cent, « soit le taux le plus élevé au monde », selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
« Lorsque ma mère me donnait des cours de cuisine, j’ai remarqué que les concentrés de tomate qu’elle utilisait ne contenaient que des colorants et des additifs. Or, le Mali produit chaque année près de 200 000 tonnes de tomate. C’est dans cette optique que j’ai lancé cette entreprise », indique Fatoumata dans un entretien accordé à la dpa.
D’une micro-entreprise à une moyenne entreprise, « Touma Tomate » voit ses activités progresser petit à petit. « Les clients sont de plus en plus enclins à acheter nos produits et leur nombre augmente de fil en aiguille. Nous sommes parvenus à nous faire une place sur le marché régional avec comme principaux clients, les restaurants, les fast-foods, les supermarchés, les épiceries et les particuliers », assure l’entrepreneure.
Aujourd’hui, elle travaille d’arrache-pied afin de réaliser son rêve qui est de mettre en place une grande unité de transformation agroalimentaire de tomates. Cela lui permettrait de contribuer à l’amélioration des conditions socio-économiques des femmes transformatrices, de créer davantage d’emplois et d’exporter ses produits vers les pays de la sous-région.
Dpa (Agence de presse allemande), service Afrique