Le 4 novembre, un symposium a été organisé en l’honneur d’El Hadj Sékhouna Soumah, décédé le 31 octobre. Les Guinéens lui ont rendu un ultime hommage au Palais du peuple.
Décédé dans l’après-midi du 31 octobre après une longue maladie, El Hadj Sékhouna Soumah, Kountigui de la Basse-Côte, a été inhumé chez lui à Tanènè, le 4 novembre. Peu avant, le défunt a reçu les derniers honneurs à Conakry. Membres du CNRD, du gouvernement, Secrétariat général des affaires religieuses, ressortissants de la Basse-Côte, cadres de l’administration, coordinations régionales, leaders politiques ou encore les proches et amis…, se sont mobilisés tôt le matin dans la Salle des Congrès du Palais du peuple, pour lui rendre un vibrant et dernier hommage.
La cérémonie a été présidée par le Général Amara Camara, ministre secrétaire général de la Présidence de la République. Du moins jusqu’à l’arrivée, en retard, du Premier ministre, Bah Oury. Ce sont finalement les coordinations régionales qui ont pris la parole. Toutes disent retenir d’El Hadj Sékhouna Soumah, l’homme qui a passé sa vie à œuvrer pour la paix : «Il était un homme intègre qui s’est toujours battu pour la paix et l’unité nationale. Il a uni la Basse-Côte et la Guinée-Forestière», déclare Jean Tolno, représentant de la coordination de la Guinée-Forestière. Pour Saïba Doumbouya de la coordination de la Haute-Guinée, le défunt a été l’incarnation de «la vertu sociale, de la cohésion nationale pour le renforcement des liens entre les coordinations régionales. Sa mort est ressentie par l’ensemble des Guinéens.»
Au nom de la famille du défunt, Fodé Bangoura, président du Parti de l’unité et du progrès, PUP, s’est félicité de la solidarité dont les Guinéent ont fait montre depuis l’annonce du décès : « La douleur du deuil est certes immense, mais la présence des autorités aux côtés de la famille et les témoignages exprimées apaisent nos cœurs et sèchent nos larmes… Nous acceptons la volonté divine. » Le défunt laisse derrière lui 4 veuves et 15 enfants.
Comme un air de campagne pour Doumbouya
Autant ceux qui ont pris la parole à ce symposium ont magnifié feu El Hadj Sékhouna Soumah, autant ils en ont profité pour tresser des lauriers pour le Président de la transition, le général Mamadi Doumbouya. Comme un air de campagne déjà au moment où l’on prête à tort ou à raison des velléités de confiscation du pouvoir au CNRD. Jean Tolno lance la balle, le premier : «Nous remercions le Président pour tout ce qu’il a fait pour le défunt. Combien de fois il a été évacué sous sa responsabilité ? Qu’il sache que nous sommes derrière lui, nous sommes prêts à soutenir ses idéaux, parce que nous avons compris que c’est un vrai patriote.» Saïba Doumbouya a été plus explicite. Il appelle carrément l’assistance à soutenir Mamadi Doubmouya dans tout projet qu’il entreprendra : «Nous félicitons le Chef de l’Etat pour avoir pris en charge toutes les dépenses liées aux funérailles… Notre doyen (Haute-Guinée) me charge de vous dire qu’il vous confie le Président Mamadi Doumbouya. Soutenez-le, encouragez-le, pour qu’il puisse réaliser ce qu’il a commencé dans notre pays.»
A cette forme de campagne avant l’heure, s’ajoute une sorte de confusion ayant ponctué la cérémonie. La Coordination nationale des Fulbhè et Haali pular de Guinée est appelée à prendre le micro pour porter ses témoignages. Un certain El Hadj Thierno Dadhi s’est présenté. Il parle au nom d’un certain d’El Hadj Mamadou Sy Savané, « président de la coordination de la Moyenne-Guinée ». Pourtant, El Hadj Alsény Barry et son adjoint étaient dans la salle. Approchés, ils n’ont pas voulu s’exprimer.
La prise de parole de Nana Souna Yansané n’a pas aussi été du goût de tout le monde. C’est un secret de polichinelle que ce dernier ne filait pas le même coton avec El Hadj Sékhouna Soumah. Pendant qu’il lui rendait hommage, des sages de la Basse-Côtes avaient du mal à cacher leur consternation. La délégation du gouvernement, elle, n’a pipé mot. Finalement. Elle s’est contentée plutôt d’acquiescer.
Yacine Diallo