Mercredi 18 décembre, la Crief a collé au Dr. Mohamed Diané, ancien collaborateur du président Alpha Grimpeur, 5 ans de prison ferme accompagnés de 5 milliards de francs glissants d’amende et de 500 milliards de dommages et intérêts, le tout couronné de la confiscation des biens meubles et immeubles au profit de l’État. On reproche à l’ancien dignitaire de la gouvernance grimpante l’achat d’une partie non négligeable de la Basse-Guinée et « d’y avoir ajouté quasiment tout Kankan », avec l’argent soustrait frauduleusement des caisses de la Princesse.
Mardi 24 décembre, quatre fonctionnaires burkinabè se sont retrouvés à la Maison d’Arrêt et de Correction de Ouagadougou, pour avoir pioché sans autorisation dans les caisses du ministère de l’Action humanitaire, dédié « au soutien des déplacés internes au Burkina Faso.» Le tribunal de grande instance de Ouagadougou colle à Amidou Tiegnan, le principal accusé, 15 ans de prison ferme avec une amende de 5 milliards 640 millions de FCFA. La calculette la moins crédible de Cona-cris poussera le cliquet à 79 milliards de nos francs. Pétronille Tarpaga, l’accusé en second, écope de 11 ans de gnouf. La justice lui réclame 286 millions 80 000 francs CFA, soit quatre milliards et poussières de francs glissants. Au 3è larron, Salifou Ouédraogo, 8 ans de taule et 347 675 000 francs CFA d’amende, (un peu moins de 5 milliards au marché libre de Bonfi). Enfin, Maître Aliboron de Philippe Bayoulou se contente de 6 ans de privation de liberté, avec amende de 126 millions de FCFA d’amende, (1 764 000 000 gnf.) Comme en Guinée, les quatre filous burkinabêtes devront verser à l’État 2 milliards 133 millions 252 mille francs CFA au titre du préjudice financier subi par l’État avec, à la clé, la confiscation de l’ensemble de leurs biens meubles et immeubles.
L’un dans l’autre, le sort de Dr. Diané s’avère plus enviable. Dans cette compétition de filous, le sifflet de la justice burkinabè semble plus strident. « Sans juger la chose jugée, » on ne peut que s’accorder avec l’opinion publique de chez « les Hommes Intègres » pour conclure que « ce honteux détournement est le résultat d’inadmissibles dysfonctionnements de l’État du Burkina. » Non seulement Dame Thémis a fait d’eux de malheureux bagnards longue durée, mais ils pourraient bien sortir aussi démunis que leurs victimes.
Tel ne sera probablement pas le cas de Mohamed Diané. Certes, amendes et dommages-intérêts ont tendance à l’appauvrir, mais sa capacité à maitriser l’horloge reste un atout majeur. Si en 11 ans de gestion, « il a acheté tout Kankan,» il ne se surmènera certainement pas avec 5 ans de prison ferme. Au Burkina, le détournement est possible en partie à cause de dysfonctionnements de l’État, en Guinée, Alpha Condé « a hérité d’un pays, non d’un État. » Navrant, la Justice ne peut pas inculper Dr. Diané, le fidèle des fidèles du Grimpeur, de non-assistance à…république en danger.Pis encore, beaucoup de ceux qui, il y a une trentaine d’années, ont vu Diané lutter pour le triomphe du RPG, se demandent pourquoi il est le seul à comparaître. Effarant !