Toute l’oligarchie sésariste du pays de l’Oncle Sam fait bloc pour aider Donald Trump à avancer contre vents et marées. Ceux qui trépignent davantage pour rendre service sont ceux qui veulent faire amende honorable pour avoir provoqué l’ire de l’irascible Donald, en le bannissant comme un pauvre hère de leurs réseaux sociaux en 2019. Les milliardaires grouillent autour du Président milliardaire pour tenter, à défaut d’une planque dans les interstices de l’administration publique, d’entrer dans les grâces du chef. Pendant la campagne, on les a déjà vus rivaliser d’ardeur, après un court moment d’hésitation pour certains, pour arroger de milliards de dollars le Président ressuscité, faire d’une réussite indéniable la cérémonie de son investiture et les somptueuses réceptions qu’il offre à ses paires milliardaires, dans sa vaste et luxueuse résidence de Mar-a-Lago, en Floride.
Pourquoi ces oligarques aux faramineuses richesses sont si obséquieux envers Donald Tromp ? Il y a d’abord en eux le souci partagé d’accroître leurs fortunes personnelles. La meilleure illustration est le premier d’entre eux, Elon Musk, l’homme le plus riche du monde avec une fortune estimée à 415 milliards de dollars et qui, lors d’une opération spéculative, a augmenté cette fortune de plusieurs dizaines d’autres milliards. Ils savent que les réformes financières envisagées par le Président républicain leur permettront de devenir encore plus riches, plus forts et de continuer de traiter encore avec plus de condescendance leurs compatriotes.
Mark Zuckerberg, fondateur de Facebook, Andy Jassi, Directeur général d’Amazon, Pichai Sundararajan, PDG de Google, etc., se lèchent déjà les babines avidement. Qu’importe que des hommes et des femmes immensément riches veillent encore alourdir leurs fortunes. Ce qui est encore plus préoccupant, c’est l’idiologie qui se cache derrière toute cette agitation oligarchique : s’emparer de l’administration et définir les orientations, conformément aux intérêts exclusifs du grand Capital et des grandes places financières. Et tout cela au grand dam de l’écrasante majorité de la population américaine.
Ils commenceront par aider Trump à détricoter toutes les mesures sociales engagées par l’administration démocrate de Joe Biden et de Kamala Harris pour lutter contre la pauvreté, améliorer les conditions de vie des franges les plus déminues. D’ores et déjà, Elon Musk préposé à rendre à l’administration publique américaine toute l’efficacité requise, a exigé et obtenu la liquidation de l’instrument de développement dont dispose le gouvernement américain pour intervenir à travers le monde, en l’occurrence l’USAID. Après la suspension de l’aide au développement pour 6 mois et le retrait des Etats-Unis de l’OMS, le démantèlement de l’USAID est un véritable coup de Jarnac à la coopération internationale. Lorsqu’on considère, par ailleurs, les menaces de sanctions tarifaires proférées par Trump, on est bien obligé d’admettre que les intérêts des oligarques de la Silicon Valley seront au centre des reformes institutionnelles et financières de son mandat. Comment éviter alors de graves conflits d’intérêts
Abraham K. Doré