Le Syndicat des acteurs de la monnaie électronique de Guinée, SAMEL, a dénoncé, le 6 février, la baisse de leurs commissions dans les transactions de dépôt et retrait d’Orange money (OM). Il menace d’aller en grève à partir du 20 février.

Le SAMEL, dans une déclaration lue à la Maison de la presse, s’est insurgé contre « la surtaxe de 23% » qui désavantage ses membres, alors qu’au même moment Orange finance mobile Guinée, filiale de la société Orange, décide de casser les tarifs des transactions Orange money. Il exige de renoncer au prélèvement de 20 % sur les commissions des points de vente comme retenue à la source (PDV). Le SAMEL estime que la filiale n’avait pas à baisser « drastiquement » les tarifs sans prendre en compte la situation des PDV. Le syndicat menace d’aller en grève si leur revendication n’est pas satisfaite. « C’est trop ! Nous avons été méprisés, écrasés et abandonnés par ceux qui devraient nous soutenir », estime Ramatoulaye Sow, chargée des conflits et négociations du SAMEL.

Menace de débrayage

En janvier, Orange finance mobile Guinée a baissé ses frais de retrait. Pour un retrait de 100 000 francs glissants, il fallait 1500. Désormais, 1 000 francs glissants suffisent pour la même transaction. Les acteurs de la monnaie électronique, se disent victimes d’une injustice sans précédent. Même que Orange finance mobile Guinée met en « péril leur survie ».

Les grognards préviennent les clients. « Les citoyens que nous servons risquent de nous voir disparaître. On veut nous priver du peu que nous gagnons avec dignité », alerte Ramatoulaye Sow.

Le syndicat demande une augmentation sur leurs commissions de 65 % pour le retrait et 0,30%, le dépôt. Ils souhaitent aussi la fin de la retenue à la source des 20 %. Autre revendication, la restitution des 335 millions de francs glissants, « dérobés » à des PDV en novembre 2024 à Dubréka par un promoteur de deux sociétés de distribution d’Orange money. Ce à quoi s’opposerait mordicus Orange finance mobile Guinée. A chaque fois que les victimes se rendent à son siège pour des explications, on leur dit que les responsables d’Orange sont absents du pays.

Le gouvernement interpellé

Le secrétaire général du syndicat, Amadou Yéro Diallo, déclare qu’une grève générale pourrait être observée à partir du 20 février : « Nous sommes prêts à défendre notre dignité à tout prix ». Il en appelle au président Mamadi Doumbouya : « Plus de 150 000 emplois sont menacés. Des familles entières vivent avec la peur au ventre. Nous vous prions de faire intervenir votre gouvernement pour stopper ce massacre économique et social. Ne laissez pas ces milliers de Guinéens sombrer dans le désespoir. Parmi nous, il y a des migrants retournés. Et si cette situation persiste, ils risquent de repartir. C’est le bon moment de se lever pour empêcher que ces taxes soient appliquées sur nos commissions ».

Il sollicité aussi le soutien de la Fédération syndicale autonome des banques et assurances de Guinée, FESABAG.

Souleymane Bah