On l’a appris samedi 8 février au soir, le patriarche centenaire El Boubacar Biro Diallo a été rappelé à Dieu le Tout Puissant et Miséricordieux dans son Mamou natal. Le défunt aura marqué son temps, pour avoir animé selon ses convictions la vie politique du pays.

El Hadj Boubacar Biro Diallo est né à Kourou Djalloyaabhè (Mamou) en 1925, dans une famille féodale. Nous sommes en pleine période coloniale, marquée par les abus, les brimades et les exactions quotidiennes infligés par les chefs et leurs courtisans. Avant son entrée à l’école des Blancs, en octobre 1932, le jeune Biro fréquentait déjà assidument l’école coranique.

L’année 1942 a été la première grande épreuve de sa vie avec le décès de sa mère, dont il parlait avec beaucoup d’émotion et de chagrin.De 1942 à 1945, il est à l’école primaire supérieure (EPS) Camille-Guy de Conakry, aux côtés de Mbaye Seck, Hadiatou Sylla, Mamadou Kaba Bah, Alpha Sow, Oumar Konkowoulen et bien d’autres condisciples. Il est ensuite reçu à la célèbre école fédérale William-Ponty, au Sénégal.

Après sa formation d’instituteur à Sébikotane, toujours au Sénégal, il rentre servir, en qualité d’enseignant. Mais le jeune instituteur, opposé aux brimades et aux injustices tout au long de sa carrière, est l’objet d’affectations intempestives.

Il fut militant de la première heure pour l’indépendance de la Guinée. Et très actif dans le combat politique, plus tard en 1990, après l’insistance du président Lansana Conté, il participe en première ligne à la création du Parti de l’unité et du progrès (PUP), dont il devient le secrétaire général. En 1995, il est élu député et président de l’Assemblée nationale. Poste qu’il garde jusqu’en 2002, année à laquelle il fut remplacé par El Hadj Aboubacar Somparé.

Lors de la célébration de son centenaire en janvier 2022 à Mamou, il déclarait tout de go : « Ma fierté, c’est d’avoir chassé les colons blancs ».

LR