De plus en plus des voix s’élèvent pour revendiquer la souveraineté de l’Afrique. Le trio de l’AES est le nouveau fer de lance du panafricanisme. Le Cousin gaulois ne sait plus où donner de la tête. Il peut se consoler, il n’est pas le seul bousculé sous les tropiques. Des adeptes du vase clos prônent l’africanisation de la religion. Il en est qui veulent couper le cordon ombilical avec le monde arabe, revenir aux croyances ancestrales. Qualifiant le monothéisme de religions coloniales.
Un discours souverainiste aux antipodes de la réalité. Les vestiges coloniaux sont encore intacts : le vêtement, la langue, le dimanche hérité de la tradition judéo-chrétienne. Dans un pays à plus de 90% musulman, la journée dominicale, consacrée à la messe chrétienne, perpétue l’héritage colonial. Pour la laïcité, revenez plus tard protester.
Mais dimanche n’est plus un jour de repos. C’est désormais le jour réservé aux affres sociales. Les cérémonies imprévisibles comme le baptême sont décalées. Dans la tradition musulmane, le baptême a lieu le 7ème, 14ème ou 21ème jour de naissance. Désormais, on l’avance ou retarde pour plus d’affluence. Des orthodoxes font de la résistance pour respecter le rituel. D’où le festin qui se voit organisé le dimanche. Pour le mariage, c’est systématiquement le dimanche. La superstition faisant de nous à la fois musulmans et animistes – entre dans la danse. Pour dire que le dimanche ne porte pas bonheur aux mariés. Et la cérémonie est décalée. Le civil, maintenu. Il en va de même pour les cérémonies comme la présentation des condoléances ou les réunions familiale ou communautaire.
Ces affaires sociales, devenues affres de la société, constituent une activité génératrice de revenu pour certains. Comme toutes les autres couches de la société, les réseaux affairistes-religieux s’organisent. Pour exister, on innove. La fin de veuvage offre à nos mollahs l’occasion de se remplir les poches. La cérémonie est accompagnée de la lecture du saint coran, loin de gratuit. La veuve est couverte de cadeaux plus que la nouvelle mariée. C’est à peine si d’autres femmes ne souhaitent pas la disparition d’un mari incapable de subvenir à leurs besoins.
Ces cérémonies organisées toutes le même jour de la semaine, se pose le dure problème de mobilité. Les taxis vont chez le mécano. Le populo sort massivement. Bonjour les longues files en quête de taxi improbable. Un cadeau du ciel pour les taxis motos. Le tronçon coûte 10 fois plus, ou à prendre ou à laisser. Ou à prendre le train 11 comme grand-père. Le dur du vivre en ville-campagne.
Habib Yembering Diallo