Décédé dans la nuit du 23 au 24 février à l’hôpital Ignace Deen de suite d’une courte maladie, Me Aboubacar Doumbouya a reçu les hommages des avocats dans l’enceinte de la Cour d’appel de Conakry lundi 24 février. Ses confrères se souviennent d’un travailleur acharné et humble.

Pour permettre au monde judiciaire de rendre un hommage mérité à celui que les hommes en robes appelaient affectueusement TIS, le premier président de la Cour d’appel a fait renvoyer les audiences programmées dans toutes les juridictions de Conakry 24 février. Avocats, magistrats, cadres du ministère de la Justice, parents et amis se sont retrouvés à la Cour d’appel pour dire adieu à Me Aboubacar Doumbouya. Le symposium en son honneur a été présidé par le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Yaya Karaiba Kaba. A ses côtés, le bâtonnier de l’Ordre des avocats : « Il a été l’incarnation même de l’avocat, du professionnel à visage humain. Si le barreau compte encore dans ses rangs d’émouvantes personnalités, celui dont nous saluons ce jour la mémoire brilla à sa façon. La conception de notre profession, dont il comprenait la noblesse, l’a poussé à se vouer au culte de l’élégance. Il était l’incarnation de l’avocat moderne. Il comprenait et transmettait cette grandeur de la profession par, avant tout, une apparence soignée qui force le respect et la considération. Il nous appartient à notre tour, de maintenir vivante cette valeur qui grandit l’avocat », déclare Me Mamadou Diop Souaré.

Le défunt a fréquenté la faculté des Sciences juridiques de Conakry avec l’ancien ministre de la Justice, Mory Doumbouya. Celui-ci parle d’un homme exemplaire : « Me Aboubacar Doumbouya, vous le savez vous-même, était le symbole vivant de l’élégance et de l’éloquence, de la courtoisie, mais surtout de l’objectivité. Et pour ses qualités, il a été investi notre responsable de classe avec un mandat permanent. » Il révèle le rôle majeur que le défunt avait joué pour faciliter l’inscription de ses amis au Barreau de Guinée : « Lorsqu’il avait été question de verser, avant les cérémonies de prestation de serment, 100 mille francs guinéens au trésor, la promotion 98 éprouvait des difficultés pour mobiliser ces montants. 100 mille francs guinéens en 1998, ce n’était pas un petit montant. Les amis peuvent témoigner, Me Aboubacar Doumbouya a joué un rôle majeur pour la mobilisation des fonds pour permettre à tout le monde de prêter serment. »

Décédé à 59 ans, Me Aboubacar Doumbouya laisse derrière lui une veuve et deux filles.

Yacine Diallo