Du 15 août au 4 septembre 2024, le ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation a dépêché une mission sur l’ensemble du territoire. L’objectif était de procéder à la mise à jour du découpage administratif, et par ricochet, déterminer le nombre de circonscriptions électorales du pays.

Cinq mois après, le rapport final est toujours attendu. Selon une source bien introduite, l’expert chargé de faire la synthèse aurait tout chamboulé.

L’actuel découpage nécessite une mise à jour. Sous le règne du président Alpha Condé, certains districts avaient été érigés en sous-préfectures: Linsan dans la préfecture de Kindia ou Tarambaly dans Labé, par exemple. Or, qui dit nouvelle sous-préfecture dit forcément nouveaux districts. Ce travail sur le contenant devrait être complété par le contenu: les populations qui occupent ces différentes structures de l’État.

Par ailleurs, chacun y va de sa terminologie, entre recensement, enrôlement ou pré-enrôlement. Dans tous les cas, l’opération se déroule à pas de caméléons. Intimement lié aux prochaines consultations électorales, le processus avance avec une lenteur qui inquiète plus d’un Guinéen.

A la mosquée de Kakiwondy, dans la commune de Kagbélen, le responsable de la communication de ce lieu de culte profite de la prière du vendredi pour inviter les citoyens à se faire enrôler. Reconnaissant toutefois que sur les cinq agents recenseurs prévus dans la zone, il n’y a qu’un seul qui est opérationnel. La notabilité a sollicité des autorités une augmentation du nombre d’agents.

Le début d’un long processus

Non loin de là, à Sanoyah, un chef de secteur assure qu’il est en train de mettre les bouchées doubles pour que l’équipe passe dans son quartier. Dans la commune de Sonfonia, sur 360 agents annoncés, moins de la moitié travaillerait effectivement sur le terrain. Ces agents doivent distribuer les fiches jaunes à ceux qui n’ont pas d’extrait de naissance biométrique. Ensuite, ces fiches sont ramenées au quartier où elles doivent être saisies à l’ordinateur, avant d’être acheminées dans les communes pour obtenir les jugements supplétifs, jusqu’ici délivrés par les tribunaux. Les nouveaux extraits de naissance biométriques seront finalement ramenés dans les quartiers, où les propriétaires devront les récupérer. A noter que les anciens extraits de naissance biométriques seront caducs après cette opération.

Le nouveau découpage administratif est un impératif pour obtenir le fameux Recensement administratif à vocation état-civil (RAVEC), lequel doit générer le fichier électoral. C’est le rapport de cette mission de découpage qui déterminera le nombre de régions administratives, préfectures, sous-préfectures, districts, quartiers et secteurs. Chacune de ces entités déconcentrées aura identifiée un numéro, auquel on ajoutera le jour, le mois et l’année de naissance du citoyen. Ce sont tous ces éléments qui constituent le numéro personnel. Autant dire que le processus devant conduire aux différentes élections est encore long.

Habib Yembering Diallo