Après avoir réhabilité Sékou Tyran en donnant son nom à l’aéro-hangar de Cona-cris et en restituant les Cases Bellevue à sa famille, Mamadi Doum-bouillant libère Mohamed Touré et sa douce-moitié incarcérés aux Etats-Inouis. Les pouvoirs du boss de la transition sont sans limites.
Le 25 avril 2018, la justice ricaine met le grappin sur le couple Touré (Mohamed et Denis Cros). Leur péché : importer du bled une enfant, pour en faire une bonne. Sans droit à la scolarisation. Un an après, le digne héritier de notre premier président et sa douce-moitié écopent de sept ans de prison ferme, pour « travaux forcés. »
Après six ans et huit mois d’incarcération, le couple est libéré le 20 décembre 2024. Dans une récente déclaration, le PDG (Parti démocratique de Guinée) se dit soulagé par la libération de son camarade secrétaire gérant et son épouse, « poursuivis sous de fallacieux chefs d’accusation de « travail forcé, complot d’hébergement d’étranger à des fins lucratives » […] au terme d’une parodie de procès et suite à une plainte trafiquée de Djéné Jalo, leur fille adoptive, originaire de la préfecture de Mandiana, venue à Dallas sur demande de ses parents qui l’ont confiée au couple Touré afin qu’elle soit éduquée. » Sûrement que les Américains ont omis d’intégrer les corvées dans leur définition de l’éducation.
Certains militants et sympathisants du PDG voient derrière l’emprisonnement de leur camarade secrétaire gérant, la main noire de l’impérialisme américain et du néocolonialisme international. L’Amérique, le Pays de l’Oncle Sam, où décède un 26 mars 1984 Ahmed Sékou Tyran dans une « impérialiste » clinique de Cleveland. Heureusement que le Doum-bouillant est là, pour empêcher la mort d’un autre Touré là-bas.
Le Prési de la transition a ramené Mohamed en Guinée, le retirant des griffes de la justice américaine. Notre bled est de retour dans le con…cher des nations, grâce à sa diplomatie menée de main de maître par Mori-sans-dents ni démagogie. Notre Kou-raté ministre des Affaires étranges est allé, en personne, cueillir le couple Touré à sa descente d’avion le 8 février, à l’aéro-hangar de Gbessia.
Il paraît que l’incarcération de Mohamed Touré aux USA empêchait Mamadi Doum-bouillant de dormir sur ses deux oreilles. Seuls les aigris pouvaient croire que l’insomnie suprême était due aux manifs des opposants ou autres mécontentements au sein de la grande muette. Même le pouvoir n’était plus doux, en l’absence du digne héritier de Sékou Tyran. N’en pouvant plus, notre président du CNRD et de la transition a usé de son pouvoir pour…gracier les prisonniers ! Mori-sans-dents Kou-raté explique comment : « Le Général d’armée Mamadi Doumbouya a donné des consignes claires. Il m’a dit : ramène-moi, mon frère. Après chaque Conseil des ministres ou quand il m’appelle pour d’autres instructions, il me dit : et Mohamed ? Je lui dis : Président, on est là-dessus. Grâce à lui, son frère Mohamed Touré est là. C’est cela, la Refondation… »
Seul un bidasse de la trempe de notre chef peut ainsi tordre la main à la puissante Amérique. Mohamed Touré, rentré dans un fauteuil roulant, ne dira pas le contraire : « Nos propos sont ceux de profonde gratitude pour tout ce monde. Mais quand le peuple de Guinée a exprimé sa volonté, il fallait qu’elle soit portée. Et elle a été portée magnifiquement par le chef de l’État, mon frère Mamadi Doumbouya. Je vous le dis en connaissance de cause, ma sortie a été le produit d’un forcing politique, il faut le dire. »
Si seulement Mamadi Doum-bouillant avait évincé Alpha Grimpeur plutôt, le couple Touré n’aurait pas franchi la porte d’une cellule américaine. Dommage !
Diawo Labboyah