Après Kankan et Kindia en février, les autorités de transition ont choisi Boké, en Guinée maritime, pour organiser samedi 12 avril une « marche de la paix », en soutien à la candidature de Mamadi Doumbouya à l’élection présidentielle – rappelons qu’il n’a toujours pas annoncé officiellement qu’il se présentera. Au même moment, Cellou Dalein Diallo, le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), a tenu, en visio-conférence depuis Dakar où il vit en exil volontaire, un discours offensif à ses militants.
Après avoir rappelé qu’il avait soutenu la junte lors du coup d’État contre Alpha Condé, Cellou Dalein Diallo dénonce le fait qu’elle ne respecte pas sa parole – Mamadi Doumbouya avait promis qu’aucun responsable de la transition ne serait candidat –. Il dénonce aussi les tueries lors des manifestations et les disparitions forcées, ainsi que le comportement de certains de ses cadres ayant choisi de soutenir le CNRD.
Enfin, il accuse le CNRD de préparer une « mascarade électorale » en Guinée, car c’est le ministère de l’Administration du territoire qui organisera les scrutins et non une CENI. L’annonce en a été faire cette fin de semaine : le MATD organisera donc le référendum constitutionnel prévu le 21 septembre et les élections devant marquer la fin de la transition, annoncées pour fin 2025. Une décision contestée par plusieurs partis politiques, qui réclament le rétablissement de la CENI, jugée plus impartiale.
« Nous avons soutenu et fortement les militaires lorsqu’ils ont pris le pouvoir ! N’ont ils pas dit qu’ils allaient mettre fin à l’instrumentalisation de la justice, au piétinement des droits et libertés des citoyens ? Qu’ils allaient organiser avec diligence le retour à l’ordre constitutionnel en remettant le pouvoir à celui que le peuple aura choisi ?
Combien de gens ont été abattus parce qu’ils tentaient d’exercer un droit fondamental, celui de manifester dans les rues et sur les places publiques ? Il y a plus de 60 jeunes qui ont été abattus… »
Par RFI